Un ours dans le Jura (Franck Dubosc)

 

Sorti cet hiver 2025, « Un ours dans le Jura » est un film de Franck Dubosc qui a remporté un joli succès.

Un jour, sur une petite route du Jura, Michel (Frank Dubosc) a un accident de voiture en voulant éviter un ours. Il perd le contrôle de son véhicule et percute une voiture à l’arrêt, tuant une femme sur le coup.

L'homme qui l'accompagne tente de fuir et..s'empale sur une branche !

Choqué et blessé superficiellement, Michel rejoint son chalet et finit après quelques temps par se confier à sa femme Cathy (Laure Calamy).

Celle-ci prend rapidement les devants et retourne avec son mari sur le lieu du drame. Ensemble ils effacent les empreintes de Michel et décident de déplacer les corps qu'ils chargent dans le pick-up cabossé.

Ceux-ci sont enduits de miel et laissés prêt d'une cascade dans l'espoir que l'ours revienne les dévorer.

Mais rien ne se passe, un troisième corps faisant même son apparition ce qui les pousse à changer de stratégie et à les remettre dans la voiture cabossée.

Ce qu'ils ne savent pas c'est qu'entre temps, le major Roland (Benoit Poelvoorde) a intercepté plusieurs  « mules » originaire du Sri Lanka pour lequel le troisième cadavre servait de guide avant d'avoir été attaqué par l'ours.

Lentement, à son rythme, Roland mène l’enquête et continue d'entretenir de bonnes relations de proximité avec le couple à qui il commande son sapin pour Noël.

Ce qu'il ne sait pas c'est Cathy et Michel ont également trouvé un sac plein d'argent et un pistolet dans la voiture.

Après quelques hésitations, ils décident d'utiliser l'argent et changent de train de vie : remboursement de dettes pour de l'engrain, achat d'une nouvelle télévision.

Leur alibi le soir de l'accident d'une soirée dans un club échangiste ne tient pas longtemps, Florence (Joséphine de Meaux) la brigadière avouant fréquenter aussi l'endroit sans les avoir vu à ce moment.

Roland surmonte son malaise lorsque sa fille qui a utilisé la voiture pour coucher avec un garçon est brièvement inquiété puis il tente de convaincre le couple d'avouer en minimisant avant que des inspecteurs de police venus de Paris ne prennent le relai.

Mais ceux-ci sont abattus par un tueur iroquois (Louka Meliava) venu chercher l'argent manquant. Se faisant passer pour un policier, il questionne Roland pour tenter de localiser sa cible mais le major le rembarre en lui disant de repasser après Noël.

Entre temps, Roland récupère une partie de l'argent volée, le curé du village s'étant lui-aussi abondamment servi du magot. L'Iroquois le remarque et tente de le récupérer par la force à la gendarmerie.

Heureusement il est abattu par la Florence. Tout semble rentrer dans l'ordre car Roland étouffe l'affaire auprès de la commissaire de police parisienne, en lui faisant même un « petit cadeau » pour acheter le piano de sa fille.

Mais Vadé (Jean-Louis Loca) le chef du réseau vient ensuite en personne se venger de la mort de son frère. Il séquestre Cathy et Michel et commence à torturer ce dernier. Plus maligne, Cathy feint de le conduire jusqu'à l'emplacement de l'argent pour le surprendre à coups de pelle, Dominique (Timéo Mahaut) le fils autiste du couple l'achevant sous son tracteur.

En conclusion, avec « Un ours dans le Jura » Dubosc surprend. Lui qui semblait se contenter de « cachetonner » dans des rôles minables en surfant sur son image de comique lourd et ringard à la « Camping » change cette fois complètement de registre avec un polar hivernal.

Ici, il incarne un type hagard, dépassé en permanence par les évènements alors qu'à contrario se femme, plus vive et dynamique mène l'histoire.

On pense bien sur au cinéma des frères Coen (« Fargo ») avec ce mélange de noirceur, d'humour macabre et absurde dans lequel un couple de « petites gens » de la campagne se retrouve embarqué dans une affaire trop grosse pour eux.

Les paysages du Jura en hiver sont magnifiques et mention spéciale à Poelvoorde parfait en gendarme humain et touchant.

Je ne l'aurais jamais pensé, mais voici le meilleur film de et avec Dubosc !