Miami blues (Charles Willeford)
Polar d'été toujours avec « Miami blues » de Charles Willeford.
Sorti en 1984, « Miami blues » est le premier livre Willeford, le début de la série consacrée à l'inspecteur Hooke Moseley qui se retrouve aux prises avec Frédérick « Freddy » Frenger Jr, un ex taulard fraichement sorti de Californie désireux de prendre un nouveau départ à Miami.
Freddy est déjà un criminel endurci, au caractère violent et déterminé, rendu plus efficace par son long séjour en prison qui lui a également permis de se doter d'une musculature imposante.
Dès sa sortie de l'aéroport il pratique le vol et retourne le doigt de Marty Waggoner un adepte d'Hare Krishna qui malheureusement pour lui décède d'un choc cardiaque.
Sous une fausse identité, Freddy descend dans un hôtel du centre ville qu'il règle avec des cartes de crédit volées sur ses anciennes victimes.
Sur place il fait la connaissance de Susan, une étudiante latine qui se prostitue occasionnellement sous la coupe de Pablo, l'homme à tout faire de l’hôtel.
Freddy impose son emprise sur Susan, une fille de vingt ans un peu limitée, la valorise un peu et l'accompagne à son université ou elle étudie la poésie japonaise.
Il se fait maladroitement passer pour le petit ami de Susan, étudiante comme elle mais par un coup du sort se trouve soumis à un interrogatoire de la part de Hooke Moosley et Bill Henderson, deux policiers enquêtant sur la mort du Krishna qui s'avère être le propre frère de Susan !
L'histoire prend alors une autre tournure lorsque Freddy part s'installer chez Susan pour entamer une étrange liaison de couple.
Freddy tente la manipuler pour récupérer une partie de l'argent gagné par son frère avant que la secte ne mette la main dessus mais Susan, toute limitée qu'elle lui donne du fil à retordre.
S'imposant par la violence, Freddy n'hésite pas à agresser Hooke chez lui pour lui dérober son insigne, ses menottes et son arme. Il lui brise la mâchoire et le force à une longue rééducation ainsi qu'à l'implant de nouvelles dents.
Il peut donc ensuite user allégrement de sa fausse identité de policier pour dérober des pickpockets de centre commerciaux, agresser Pablo pour lui faire comprendre que Susan est à lui et ensuite le racketter.
Mais Pablo ne se laisse pas faire et en parle au Sergent Wilson qui le rackettait déjà en échange de sa « protection ».
Se croyant floué par un collègue, Wilson débarque chez Hooke encore convalescent, l'agresse et lui reprend violemment l'argent du racket qu'il avait commencé à utiliser pour rembourser ses frais médicaux.
En fâcheuse posture, Hooke décide de coincer Freddy qu'il avait assez vite soupçonné lors de son interrogatoire. Lorsqu'il découvre sa dangerosité réelle, il met tout en œuvre pour le localiser et l’arrêter.
Après le hold-up raté et sanglant d'une bijouterie, Freddy blessé à la main est abandonné par Susan qui a découvert qu'il avait tué son frère.
Hooke le rattrape et après un ultime face à face le tue.
Il est ensuite réintégré dans la police avec le sentiment d'avoir neutralisé un criminel extrêmement dangereux.
En conclusion, « Miami blues » est un excellent polar qui réussit à vous captiver en développant une histoire pourtant à la base classique entre un tueur et un flic vulnérable et amoindri.
La raison ? Le talent de Willeford, idéal pour camper le décor fascinant du Miami des années 80, des communautés de cubains sortis de prisons par Fidel Castro pour les envoyer vers les USA et surtout le personnage de prédateur implacable de Freddy, utilisant ruse et force pour s'imposer dans la hiérarchie criminelle.
Pas d’esbroufe donc mais une plume mise au service d'une efficacité imparable.
Willeford, un grand écrivain du polar américain !
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