Savage amusement (Scorpions)
Nous sautons quelques années et nous retrouvons à présent en 1988 avec « Savage amusement » des Scorpions.
En 1984, l’album précédent « Love at first sting » a donné un terrible coup d’accélérateur à la carrière des Allemands à la faveur de la ballade ultime « Still loving you » slow qui rapprochait les adolescents du monde entier dans les « boums » de l’époque.
Devenus des popstars interplanétaires, les Scorpions sont maintenant attendus au tournant.
Avec sa pochette sexy-glam, « Savage amusement » commence par le bien nommé « Don’t stop at the top » qui combine habilement les ingrédients du succès des Scorpions avec un mélange de guitares démonstratives et de refrains fédérateurs.
Reconnaissons l’exceptionnelle efficacité de « Rythm of love » tube dont les refrains emportent tout sur leur passage et si « Passion rule the game » ne contient pas le même impact, il n’en demeure pas moins tout à fait correct.
Le hard rock solidement charpenté mais sans réelle originalité de « Media overkill » passe comme une ombre, tandis malgré des refrains fédérateurs « Walking on the edge » peine à tenir la distance.
Les Scorpions appuient donc sur l’accélérateur, laissant les guitares de Michael Schenker/Matthias Jabs durcir le ton sur « We let it rock … you let it roll » au heavy metal lourd et emprunté.
On déroule « Every minute, every day » titre passe partout bien exécuté mais sans aucune surprise ni prise de risques, prend de la vitesse sur « Love on the run » et son heavy metal supersonique qui déboule toutes guitares hurlantes afin de finir par « Believe in love » nouvelle ballade obligatoire, mignonnette mais d’une très grande platitude comparée aux grands standards écrits par le groupe.
En conclusion, sans atteindre l’immense succès de son prédécesseur et proposer une pléiade de tubes, « Savage amusement » fait figure de solide album de hard rock mélodique dans lequel les Scorpions démontrent toute leur maitrise.
Mis à part « Rythm of love », aucun titre majeure ne figure en effet sur ce disque qui ne provoque que peu d’innovations ou de prises de risques.
Frileux, « Savage amusement » se contente de capitaliser prudemment sur le succès du précédent disque.
Il sera sans doute suffisant pour confirmer le succès des Allemands, mais ne parviendra pas à leur faire élargir leur base de fans.
A réserver donc aux inconditionnels du groupe, les autres pourront passer leur chemin en haussant les épaules devant l’intérêt relatif de l’œuvre.
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