Reunion (Black sabbath)
Vous aurez compris avoir lu mes chroniques incisives sur la période Tony Martin voir Dio post 1990, la seule formation de haut niveau de Black sabbath semble être celle qui faisait trembler les scènes du monde entier dans les années 70.
Alors que leur carrière studio semble au point mort depuis 1995, les membres fondateurs de Black sabbath décident d’oublier leurs anciennes querelles et de se réunir pour un ensemble de concerts sentant bon la nostalgie.
Ainsi sort en 1999, un succulent double live intitulé sobrement « Reunion » reprenant les morceaux joués live en 1997 sur la terre natale du Sabbath à Birmingham (Angleterre).
Avec sa pochette détournant les représentations de chérubins pour présenter deux petits démons, « Reunion » débute dans une ambiance surchauffée par « War pigs » idéal par son tempo haché et puissant pour lancer les hostilités.
Le son à la fois chaud et puissant est excellent, la voix d’Ozzy Osbourne porte la foule qui reprend en chœur les paroles de ce hit séculaire.
On passe pour moi au cran supérieur avec « Behind the wall of sleep » certes moins frontal mais supérieur au niveau mélodique avec les riffs ensorcelant de Tony Iommi à la guitare.
Petit encas avec « N.I.B » clairement en deçà selon moi malgré de belles qualités instrumentales, pour ensuite découvrir un « Fearies wear boots » déroulant ses boucles complexes suintantes d’angoisse.
L’enterrement en première classe se poursuit avec le sinistre « Electric funeral » et sa traditionnelle accélération terminale fulgurante qui met la foule de Birmingham sens dessus dessous.
Plus joyeux (quoique ?) vient l’ode à la défonce qu’est « Sweet leaf » qui donnerait presque par son somptueux envoutement des regrets à une personne « straight » comme moi …
A ce stade, l’auditeur est déjà complètement immergé et captivé par l’ambiance magique de ce concert tout en regrettant amèrement de ne pas avoir pu y assister.
La fête se poursuit néanmoins avec un « The spiral architect » déversant ses ondes musicales divines par vagues, un « Into the void » aux riffs toujours irrésistiblement accrocheurs et un final en forme d’apothéose avec le splendide arc en ciel « Snowblind » enveloppant de son aura psychédélique un auditeur dont toute velléité de résistance aura été préalablement annihilée.
Le concert pourrait à ce stade s’arrêter à ce premier disque parfait mais Black sabbath semble réellement vouloir marquer le coup en enchainant avec un irrésistible « Sabbath bloody sabbath » écœurant de classe à l’état pur.
Iommi fait voir toute l‘étendue de son talent sur le court instrumental « Orchid » accouplé au plus commun et longuet « Lord of this world ».
Même si « Dirty woman » ne peut être rangé au rang de chef d’œuvre, il recèle néanmoins un savant cocktail de lignes vocales d’Ozzy et de belles prestations de guitare de Iommi qui le rend très agréable.
Nous venons de traverser sans sourciller le moment le plus faible relativement du concert puisque pour achever son œuvre, Black sabbath va déployer tout l’arsenal des ses plus grands classiques.
Le (Carole) bouquet final débute avec « Black sabbath » le monolithique chef d’œuvre du groupe, son atmosphère plombée de messe noire débouchant sur une folle cavalcade, enchainé du plus prévisible « Iron man » aux riffs tournoyants faisant chanter la foule à tue tête.
On accélère en version rouleau compresseur avec le surpuissant et o combien jouissif « Children of the grave » et on croit la messe dite lorsque vient dans une ambiance déchainée le tube « Paranoid » comme point d’orgue final.
Deux inédits seront pourtant servis en guise de digestifs, la power ballade malsaine « Psycho man » qui sonne comme un excellent titre d’Ozzy période solo et « Selling my soul » sympathique bien que plus quelconque.
En conclusion, « Reunion » n’est ni plus ni moins qu’un album culte pouvant faire office de par son invraisemblable qualité de best of de Black sabbath.
Tous les meilleurs titres (période 1970-1975) sont en effet au programme et interprétés de main de maitre avec un Osbourne impérial au chant, parfait en showman dompteur de foules, Iommi sorcier des riffs mystiques et la paire Ward/Buttler parfaite dans son invincible section rythmique.
Tout converge donc pour faire de ce « Reunion » une véritable merveille représentant la quintessence du heavy metal sombre qui brillera à jamais dans les cieux tel un astre créateur d’énergie noire.
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