Silver Surfer n°57 (Ron Marz, Ron Lim)

 


Nous sommes toujours en 1991 avec Ron Marz (scénario) et Ron Lim (dessins) aux commandes pour ce « Silver surfer n°57 ».

Tandis que l’affreux Captain Reptyl dérivant dans l’espace s’entoure d’un cocon afin d’effectuer une mue reptilienne visant à faire de lui une créature encore plus dangereuse, le Surfer d’argent, encore sonné d’avoir manqué d’un cheveu de dérober la gant d’Eternité à Thanos, est happé dans le monde mystérieux d’une créature appelé Réalité virtuelle se présentant sous les traits d’un homme.

Persuadé que Thanos l’a expédié dans ce monde pour se débarrasser de lui, le Surfer questionne son hôte pour trouver un moyen de sortir, mais celui se détache apparemment de la quête du Titan fou et tout en répondant de manière évasive, projette devant lui les pires tréfonds de son psychisme.

Profondément ébranlé, le Surfer voit donc sa Mère suicidée sous ses yeux d’enfants, l’enterrement de son Père, retrouve son comportement revêche et égoïste avec sa bien aimée Shalla Ball, tout d’abord enfant puis en tant que scientifique, avant enfin la séparation finale une fois devenu Surfer d’argent.

La désagréable exploration continue avec la mise à mort de monde pour le compte de Galactus qu’il accepta de servir et toujours cette recherche de solitude en fuyant par exemple les Défenseurs avec qui le Surfer fit temporairement équipe, mais également les quelques femmes qui séduisirent temporairement son cœur : Mantis et Nova.

On termine enfin sur une ultime défaite, celle-ci occasionnée par Thanos.

Devant les féroces dénégations du Surfer qui estime que sa vie entière ne peut se résumer à des échecs et des traumatisme, la Réalité virtuelle répond qu’il ne fait que mettre en lumière comment celui-ci se voit lui-même …

En conclusion, « Silver surfer n°57 » marque un temps d’arrêt notable dans la perpétuelle séquence d’action de notre super héros argenté bataillant souvent fermement contre des ennemis d’envergure cosmique : demi dieux, monarques de planètes ou eux même anciens hérauts de Galactus.

Ici point de spectaculaires combats dans l’espace, mais une douloureuse introspection sur une vie difficile, faite de solitude, de renoncement et peut être également d’une certaine dose d’égoïsme.

Subtilement mis en face de ses failles mentales, le Surfer a bien du mal à répondre à ce type de mise en cause il est vrai atypique, et se trouve mal à son aise, en position de justifier une vie de sacrifice dévouée à des causes très hautes au détriment de la satisfaction des relations de proximité avec la famille, les amis et ses relations féminines.

On saluera donc cette digression intelligente explorant avec talent et profondeur, le psychisme profond du Surfer d’argent, tout en reconnaissant le machiavélisme infernal de ce diable de Thanos !

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