Un condé (Yves Boisset)

 



En 1970, Yves Boisset adapte un roman de Pierre Lesou dans « Un condé » qui comme avec « RAS » connaitra une violente censure par sa critique de la police qu'il présente comme violente.

En pleine guerre des gangs du milieu de la nuit, celui du mandarin (François Cosne) s'en prend à la boite de nuit de Roger Dassa (Pierre Massimi) qui refuse de céder au racket.

Ignorant les avertissements, Dassa paye de sa vie sa rébellion mais son associé Dan Rover (Gianni Garko) après découvert sa sœur Hélène (Françoise Fabian) brutalisée par les hommes du mandarin, embauche un professionnel Villeti (Michel Constantin) et pour assassiner un homme réputé invulnérable en raison de ses appuis politiques.

La nuit du meurtre, l'inspecteur Barnero (Bernard Fresson) un policier intègre et désabusé en planque devant l'appartement ou le mandarin à ses habitudes entend les coups de feu. Il se rend sur les lieux du crime avec Favenin (Michel Bouquet) son mentor lui aussi révolté par la corruption.

Poursuivant les tueurs, Barnero reçoit une balle et meurt dans les bras de son ami.

En dépit de la hiérarchie, Favenin entame donc une vendetta personnelle et cherche à identifier les tueurs...

Il moleste Aulnay (Rufus) un marginal servant d'alibi à Villeti, élimine un truand et finit par coincer Villeti qu'il liquide également après un face-à-face intense.

Favenin s'arrange également pour charger au maximum Rover en prison malgré les supplications d'Hélène...

Rover de son coté cherche à tuer Favenin mais est pris par les troupes de police qui le tue sans hésiter dans un bois.

Finalement, Favenin qui a remis sa démission à ses supérieurs, accepte sans remord de ne plus bénéficier de protection et d’être jugé pour ses crimes...

En conclusion, difficile de comprendre la censure de l'époque en voyant « Un condé » qui ressemble à ses nombreux films de « justicier » américains. Mais dans les années 70, la police était soucieuse de son image et n'acceptait pas qu'on salisse, même pour un film sa réputation d'intégrité.

« Un condé » ressemble à un vieux polar âpre à la violence aujourd'hui presque risible tant les codes et les modes ont grandement évolué.

Malgré cela son atmosphère lugubre et la qualité de ses acteurs valent le coup d’œil, même sans être considéré comme un Boisset majeur.


Commentaires