Boris Becker : the rise and fall (Stephen Finnigan)
Sorti en 2023 « Boris Becker : the rise and fall » est un documentaire de Stephen Finnigan pour Amazon Prime.
Divisé en deux parties, « Boris Becker : the rise and fall » débute par la partie « ascensionnelle » de la carrière de BB, surnommé « Boum-Boum » qui choqua le monde du sport en remportant à la surprise générale Wimbledon en 1985 à l'age d'à peine 17 ans.
Les images d'archives montre le premier succès majeur de l'Allemand au Queens face à l'expérimenté Johan Kriek (double vainqueur de l'Open d'Australie) surclassé en puissance par un gosse, puis montrent Becker enfant participant à des compétitions en Allemagne.
Ses amis d'enfance insistent sur sa rage de vaincre, déjà précoce et assez mystérieuse compte-tenu de son appartenance à la classe moyenne-aisée d'une petite ville.
Repéré par Ion Tiriac, l'agent de joueurs roumain, Becker intègre son équipe sous la responsabilité de Gunther Bosch son premier entraineur, Allemand comme lui.
Le documentaire alterne entre images des années 80 et d'autres plus récentes en réalisant une longue interview de Sharlely Becker, dite Lily, une Hollandaise rencontrée dans un bar de Miami qui deviendra son épouse pendant 9 ans entre 2009 et 2018 avec la naissance d'un fils.
L'époque Barbara Fletus plus ancienne, datant de 1993/2000, est aussi abordée avec les difficultés concernant l'adultère de Boris un soir de défaite à Londres avec une Russe Angela Emerkova qui tombera enceinte de lui après une épisodique relation dans les toilettes d'un restaurant chic et lui réclamera une aide financière pour élever sa fille.
On comprend qu'une fois ayant remporté deux fois Wimbledon en 1985 et 1986 Becker est devenu un phénomène international et un demi-dieu en Allemagne, ce qui lui interdira toute vie normale et lui vaudra d'etre la cible de tous les paparazzi.
En 1987, la carapace du jeune homme se fendille une première fois avec une explosion de colère à l'Open d'Australie, ce qui aboutira au départ de Bosch, écœuré par la transformation de celui qu'il considérait comme un fils.
Le premier volet se termine sur un début de déchéance après le triomphe sportif de la période 1989-1991 et l'accession à la première place mondiale. La naissance des enfin, le déclin sportif avant un come-back raté en 1999 à Wimbledon, et le début de gros problèmes : une couteuse et douloureuse procédure de divorce débute par Fletus sur le sol américain, et une autre par le fisc allemand qui lui réclamera des revenus non déclarés alors que Becker avait élu domicile à Monaco...
Le second épisode donne la part belle au procès opposant Feltus à Becker. Utilisant le manque de générosité du champion et surtout l'adultère avec Emerkova, l'avocat Burstyn parvient à obtenir un versement de 14 millions de dollars, la jouissance de leur superbe appartement à Fisher island et surtout la garde de leurs deux enfants.
Dans cette seconde partie, l'image de Becker est sérieusement mise à mal par tous les témoignages notamment ceux de son biographe Rolf Hauschild.
Entre son couteux divorce, la pension alimentaire versée à, un train de vie ultra luxueux qui lui vaudra une première condamnation par le fisc allemands et des investissements hasardeux en Afrique et au Moyen-Orient, les finances de Becker virent rapidement au rouge.
Les 125 millions accumulés durant sa carrière fondent comme neige au soleil et l'Allemand se retrouve à devoir emprunter de l'argent à un « ami » douteux, à vendre ses trophées sportifs, sa maison en Espagne et pire encore participer à des TV réalités ou il se ridiculise.
La scène ou il explique à la télévision être devenu l'ambassadeur de la République du Congo (contre rétribution) en exhibant un passeport falsifié du pays est sidérante...
Dans ses relations amoureuses souvent avec des femmes de type métisse, l'homme se montre contrôlant et manipulateur. Les ruptures sont souvent brutales/houleuses...
Alors qu'il tente de se rapprocher du tennis en devenant l'entraineur de Novak Djokovic, le coup de grâce est administré par le fisc anglais qui le condamne à deux ans et demi pour fraude et dissimulation.
Même si Becker sortira au bout de sept mois, son image est détruite à jamais....
En conclusion, « Boris Becker : the rise and fall » a été un grand choc pour moi et a contribué à renverser de son piédestal une idole d'enfance.
Personnage admirable sur le plan sportif, Becker semble avoir en revanche rapidement perdu pied avec le succès arrivé trop fort/trop tôt et perdu pied en tant qu'homme.
Entre ses multiples liaisons/divorces, son procès contre Barbara Feltus, ses nombreux enfants (dont un fils caché!) et sa déchéance financière l'ayant conduit à la ruine puis à la prison, Becker a tout raté dans sa vie privée.
Un documentaire construit comme un enquête policière qui se déroule en plusieurs lieux (USA, GB, Allemagne), plusieurs époques et se montre riche en interviews de proches de la stars comme son premier entraineur, ses amis d'enfance et la touchante Lily, la femme qui est restée mariée le plus longtemps avec cet homme complexe et difficile à suivre !
Mais ce qui fait le plus mal et c'est ce qui rappelle qu'un athlète aussi exceptionnel soit-il, peut être un homme tout à fait détestable/pitoyable dans sa vie privée et n'avoir en rien utilisé ses dons et sa notoriété pour impacter de manière positive la société.
Ouch ! On peut douter qu'un jour Becker parvienne à se relever un jour !
Commentaires
Enregistrer un commentaire