Superheroes (Racer X)

 



Coup de projecteur sur un groupe de heavy metal californien peu connu, Racer X.

Formé dans les années 80, Racer X est une création du guitariste Paul Gilbert et a bénéficié d'un de la notoriété de son batteur Scott Travis, entré chez Judas Priest en 1990.

Après deux albums sorti au milieu des années 80 les membres du groupes vaquent à d'autres occupations, avant de se reformer à la surprise générale en 1999 avec « Technical difficulties » qui rencontra un vif sujet au Japon.

Profitant de la bonne dynamique retrouvée, les quatre hommes enchainent ensuite avec « Superheroes » sort en 2000 avec Jeff Martin et John Adlerete, respectivement chanteur et bassistes originaux.

Avec sa pochette et sa thématique parodiant l'univers des comic-books « Superheroes » s'ouvre par son titre éponyme, qui dès les premières notes se montre particulièrement accrocheur : guitare véloce, riffs costauds, chant très haut perché à la fois agressif et emphatique, refrains entrainants donnent en effet de retrouver un bon Judas Priest américain de seconde division.

Encore plus réussi car peut-être moins prévisible, « Let the spirit fly » inonde l'auditeur d'excellentes heavy metal avec le mariage parfaitement réussi de la guitare déchainée de Gilbert et des vocaux de haute volée de Martin.

Sans prendre de risques, les musiciens reprennent ensuite le « Godzilla » de Blue Oyster Cult mais en y apportant une touche personnelle qui lui permettent de s'approprier ce titre emblématique.

Moins spectaculaire et moins attendu, « Dead's man's shoes » est un titre compact et puissant à fort impact,

Après le dynamique mais banal instrumental « King of the Monsters » , Racer X se montre un peu plus aventureux : enchainant un très bon mid tempo un peu plus rock groovy « Mad at the world », s'essayant à un style plus syncopé et poussif sur « Evil Joe » et « That hormone thing » à la structure moins conventionnelle et plus aventureuse. 

Difficile de résister ensuite au grandiose instrumental « Viking Kong » porté par des parties de guitares dantesques mettant en valeur la dextérité de Gilbert et plus subtil/atmosphèrique « Time before the sun » peut-être la plus belle réussite de l'album avant le final « O.H.B » sentant le bon vieux hard rock des familles à la Ac/Dc.

En conclusion, ne vous fiez pas à sa pochette parodique et son imagerie ridicule assumée, « Superheroes » est un album de heavy metal d'un niveau incroyable réalisé par des vieux routiers du circuit maitrisant parfaitement leur art.

Très complet, varié, expérimentant sans dérouter, « Superheroes » contient le punch et le groove nécessaire pour ravir les fans de heavy metal classique.

Le niveau du chant de Martin et celui de la guitare de Gilbert constituent une divine surprise.

Loin enfin d’être un groupe de seconde division, Racer X aurait pour moi le niveau de la première, ce qui quand on prend conscience des carrières individuelles des membres (Mr Big, Dream Theater, Judas Priest, The Mars Volta) n'est à vrai dire guère surprenant.

Ces mêmes carrières solo ne tarderont pas à accaparer à nouveaux les musiciens de Racer X qui se dissoudra encore une fois peu après, ce qui constitue sans doute leur meilleur album !

Alors un petit effort, Racer X mérite mieux que d’être simplement reconnu au Japon !

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