Infinity (Jonathan Hickman, Jim Cheung)

 

Thanos toujours avec en 2013 un nouveau crossover sobrement intitulé « Infinity».
Écrit par Jonathan Hickman sur des dessins de Jim Cheung, « Infinity» décrit une finalement assez classique vague d’invasion de l’Ordre noir, une armée extra-terrestre à la solde de Thanos dont l’objectif réel est de trouver son fils Thane réfugié sur Terre et de le tuer.
Pour ceci Thanos envoie des Eclaireurs, créatures surnaturelles dotées d’invisibilité/télépathie et dont l’unique objectif est de servir aveuglément leur maitre avant de mourir, puis des vagues d’invasion commandées par sa garde rapprochée composée de Corvus Glaive, Proxima minuit, Nain noir, Mâchoire d‘ébène et Supergéante.
Mais l’atout maitre de Thanos est la race de Bâtisseurs qui par leur technologie et leurs pouvoirs semblent inarrêtables.
Devant l’invasion, toutes les races se soumettent comme les Krees, fuient comme les Skrulls ou sont détruites comme les Galadoriens.
Alors que les Vengeurs secondés par Ex nihilo et Abyss, deux créatures issues de la race dévoyée des Bâtisseurs, choisissent de résister, un des Eclaireurs localise Thane à Attilan, le royaume des Inhumains et bien que blessé par Flèche noire, trouve la force de prévenir ses maitres.
Bien que vainqueurs d’un premier combat spatial notamment en raison de la présence de Ronan, le Super skrull, Gladiator et de l’armée Sh’iar, les Vengeurs réalisent la puissance des Bâtisseurs capables de détruire un monde en sacrifiant les Ex nihilis.
Mais avec Thor et Hulk à leurs cotés, les Vengeurs et leurs alliés réuissent à pénétrer dans les vaisseaux ennemis, à prendre le contrôle de leur conduite de tir et à les éliminer, leur infligeant de fait une cuisante défaite.
Lorsque Thanos débarque en personne à Attilan à l’expiration d’un ultimatum inacceptable, l’affrontement avec Flèche noire est incontournable.
Le monarque à la voix destructrice met en œuvre toute sa puissance, secoue Thanos mais doit finalement s’incliner.
Mais bien que vaincu, Flèche noire en déchainant sa voix active une bombe tératogène  dont les émanations révèlent les super pouvoirs latents…dont ceux de Thane, devenu ici un être surpuissant amène de lutter contre son père.
Dans l’espace, simulant une reddition, Thor tue un des chefs de l'Ordre noir et donne le coup d’envoi à une attaque d’envergure aboutissant à un soulèvement puis à la libération de tous les mondes occupés.
Mâchoire d’ébène localise Thane, feint de lui offrir une armure lui permettant de contrôler son immense pouvoir puis le livre à Thanos.
Le dernier combat aura donc finalement sur Terre et avec Annihilus et ses hordes en plus, l’Ordre noir est détruit, à l’exception de Corvus glaive et Proxima minuit qui contrôle l’esprit de Flèche noire pour localiser une bombe capable de faire exploser la Terre.
Mais les Vengeurs et Quasar tuent les derniers membres de l’Ordre, tandis que Maximus le frère de Flèche noir utilise le pouvoir de téléportassions de Gueule d’or pour se débarrasser de la bombe.
Déjà affaibli par Thor, Thanos est finalement figé dans un état de mort-vie par Thane devenu un conquérant assoiffé de pouvoir sous influence de Mâchoire d’ébène.
La situation cosmique est cependant nettement pacifiée même si on devine l’équilibre bien précaire…
En conclusion, « Infinity» contient beaucoup des ingrédients d’une grande fresque cosmique telle qu’on les aime avec cette fois Thanos à la tête d’une armée d’impitoyables conquérants.
Même si tout ceci a un fort gout de déjà vu et si le style de Cheung, trop grossier n’est pas forcément au niveau des enjeux, l’histoire fonctionne bien et culmine dans un affrontement dantesque entre Flèche noire et Thanos, le reste de protagonistes n’étant finalement qu’assez secondairement exploité dans pareil space opera.
« Infinity» est donc à l’image des crossovers modernes : plein de bonnes intentions mais manquant d’un tantinet de personnalité et surtout de qualité graphique pour entrer au Panthéon Marvel (ou DC).
Ah mais ou sont passées nos années 80 et 90 ?