Colorado (Sergio Sollima)

 


Du film d’horreur des années 80 on passe au western spaghetti des années 60 avec « Colorado » de Sergio Sollima.

Sorti en 1966 dans le sillage du succès des chefs d’œuvre de Sergio Léone, « Colorado » raconte l’histoire d’un chasseur de primes du nom de James Colorado Corbett (Lee Van Cleef en personne !), qui est approché en raison de son efficacité légendaire par le gouverneur Brokston (Walter Barnes) qui lui offre son appui pour les élections au Sénat en échange des ses services pour liquider un horrible tueur de petite fille, un Mexicain du nom de Cuchillo Sanchez (Thomas Milian).

Ambitieux, Corbett se laisse séduire par le bagout de Brokston qui envisage de convaincre le Sénat de faire passer une immense ligne de chemin de fer reliant le Texas au Mexique afin de s’enrichir et accepte la mission.

Pourtant bien que modeste paysan, Cuchillo va se montrer un gibier redoutable, lui échappant une première fois en se faisant passer pour un barbier avant de prendre la fuite puis une seconde en bénéficiant de l’aide d’une jeune fille qui croyant que le chasseur de prime était un voleur, lui tire une balle dans le dos.

Corbett se remet assez vite de sa blessure superficielle et reprend la poursuite de Cuchillo qui à trouvé refuge dans un ranch étrange tenu par une veuve (Nieves Navarro) régnant sur une dizaine d’hommes de mains particulièrement costauds et peu patibulaires.

Courbant en apparence l’échine, Cuchillo accepte de séduire la veuve dont l’appétit sexuel semble important et de montrer son courage en affrontant un énorme taureau dans un enclos.

Bien entendu, Corbett finit par retrouver sa trace et intervient alors qu’il subit un traitement violent à base de coups de fouets.

Désireux de capturer sa proie, Corbett ne cède pas aux intimidations des hommes de mains et en tue trois avant que la veuve capitule en l’invitant à souper.

Corbett cède à un moment de plaisir, tandis que le malin Cuchillo parvient à retourner en sa faveur les hommes de mains.

Une fusillade éclate mais Corbett seul contre tous finit par faire triompher sa maestria de pistolero, abattant les tueurs, tandis que Cuchillo en a profité pour prendre une nouvelle fois la tangente.

Excédé, Corbett laisse choir la veuve esseulée et capture cette fois le fugitif qui lui échappe encore une fois en lui faisant croire qu’il avait été piqué par un serpent.

Laissé en vie mais seul et à pied dans l’immensité des grands espaces, Corbett est finalement secouru par une famille qu’il déleste d’un cheval pour poursuivre sa traque.

Cuchillo a néanmoins pu franchir la frontière et au Mexique, Corbett se heurte à des autorités peu coopératives ainsi qu’aux appuis du fugitif, notamment ses amis voyous ou prostituées.

Il termine donc dans un cachot ou il retrouve l’incroyable Cuchillo qui en habitué des lieux, file encore au nez et à la barbe de ses geôliers.

S’en est trop pour Brokston qui se déplace personnellement au Mexique et met toutes ses relations en œuvre auprès des riches propriétaires pour organiser une gigantesque battue pour retrouver et tuer Cuchillo.

Dépassé et en échec, Corbett apprend néanmoins dans une étrange soirée que Cuchillo n’est sans doute pas en réalité le tueur de petite fille mais que Brokston préserve son gendre Chet Miller (Tom Felleghy) est en réalité le coupable par égard pour sa fille Lizzie (Luisa Rivelli).

Ecœuré il participe à la battue, mais au moment de la mise à mort de Cuchillo épuisé et hagard, lui laisse la possibilité d’un duel singulier couteau contre pistolet contre Chet.

Reconnaissant de la faveur, Cuchillo tue Chet mais Brokston surgit secondé par un tueur expert venu d’Europe, le baron Von Schulenberg (Gérard Herter) qui a une approche presque scientifique et sportive de son art.

Corbett affront l’allemand en duel et le tue difficilement après avoir été lui-même blessé à l’épaule.

Brokston fuit, espérant tuer Corbett à l’aide d’un fusil à la portée supérieure mais Cuchillo vole au secours de son ex adversaire, lui fournissant un fusil pour abattre le gouverneur pourri.

Privés de chef, les autres Mexicains tournent les talons, laissant le duo Corbett-Cuchillo en paix.

Les deux homme se séparent après avoir scellé une belle amitié.

En conclusion, immensément moins connu que les classiques de Léone qu’il prétend du reste imiter, « Colorado » est néanmoins un excellent western porté par un duo d’acteurs de premier plan : l’incomparable Lee Van Cleef qui apporte sa classe virile et le rusé cubain Tomas Milian, parfait dans un rôle à la Eli Wallach.

Avec son scénario riche en rebondissements, ses fusillades diablement efficaces, ses acteurs charismatiques, les grands espaces des montagnes espagnoles et la musique agréable sans être cette fois géniale d’Enio Morricone, « Colorado », mérite pour moi largement une réhabilitation au rang des très bons westerns des années 60, à distance toutefois respectables des chefs d’œuvres du Maitre Léone.

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