Le clan de l’ours des cavernes (Jean M Auel)
Sorti en 1980, « Le clan de l’ours des cavernes » est le premier roman d’un étonnant cycle de six tomes de Jean M Auel.
Ce cycle de best sellers intitulé « Les enfants de la Terre » a pour cadre la Préhistoire (en -35000 avant Jésus Christ) et met en scène Ayla une jeune enfant de l’époque des Cro-Magnon, qui perd la trace de son clan et se fait agresser par un immense lion des cavernes.
Ayla survit par miracle à l’attaque du lion mais blessée à une jambe perd connaissance.
Elle est retrouvé à demi morte par à un clan de Néandertaliens commandé par Brun.
Malgré ses différences physiques, notamment la forme de son cerveau et sa taille plus haute, Ayla est finalement adoptée par Iza la guérisseuse du groupe.
Cette aimante élève Ayla comme sa fille et lui apprend ses secrets dans le ramassage de plantes destinées à soigner les autres membres du clan.
Ayla est également prise en affection par Creb, le sorcier ou Mog-ur du clan, qui compense un handicap physique dut à l’attaque d’un ours des cavernes, par une intelligence élevée.
En vertu de son statut de sorcier, Creb est ainsi la personne la plus respecté du clan après Brun, chef courageux, juste et relativement ouvert d’esprit.
Le pouvoir de Creb tient à sa capacité à communiquer avec le monde des esprits et à attribuer des totems d’animaux aux membres du clan sensés refléter une certaine hiérarchie.
Creb a ainsi pour totem l’ours des cavernes, qui protège tout le clan de de sa puissance.
Un premier incident éclate lorsque Broud devenu un guerrier émérite après avoir tué son premier bison, se voit voler la vedette par Ayla qui reçoit un totem plus élevé que le sien, le lion des cavernes, chose tout à fait inhabituelle pour une femme, de surcroit étrangère.
Cet affront est de trop pour l’ambitieux Broud qui prend Ayla en grippe, n’hésitant pas à la battre pour de motifs futiles en invoquant les lois du clan.
Mais Ayla endure ces sévices et participe avec émotion à l’accouchement d’Iza, qui met au monde une fille, Uba.
Indépendante et curieuse, elle ne se contente pas des enseignements de guérisseuses et s’entraine en secret au maniement de la fronde après avoir observé un vieux chasseur, Zoug, enseigner aux jeunes guerriers.
Ayla s’exerce à tuer de petits animaux, lapins ou blaireaux, puis s’enhardit au point de s’en prendre à un lynx, ce qu’elle manque de payer de sa vie. Usant des cavernes pour se protéger des prédateurs ou du froid des hivers, le clan envoie ses meilleurs chasseurs pour traquer les mammouths, plus gros des gibiers du règne animal à cette époque.
La chasse au mammouth est une épreuve fascinante, les hommes compensant leur infériorité physique par des ruses visant à isoler un individu dans un endroit encaissé afin de le harceler de coups de lance jusqu’à le tuer, submergé par le nombre.
Mais après avoir tué un mammouth et s’être ainsi approvisionné en viande, graisse et peau pour une bonne durée, le clan découvre que Ayla sait chasser lorsqu’elle tue d’une pierre bien ajustée une hyène qui tentait de tuer Brac le fils de Broud.
Contre toute attente, Ayla paye cher son geste qui contrevient aux lois les plus fondamentales du clan interdisant aux femmes de chasser.
Elle est donc soumise au jugement de Brun, mais au lieu d’être maudite et exclue du clan, celui-ci prononce une sentence plutôt clémente la mettant à l’épreuve une seule nuit en dehors du clan et l’autorisant à chasser à la fronde.
Cette exception fait enrager Broud, dont l’orgueil est trop important pour tenir compte de la sauvegarde de son fils.
Irrité par la promotion d’Ayla comme guérisseuse et chasseuse, celui qui se voit en successeur de Brun, utilise l’arme de la sexualité pour se venger et invoquant une autre loi du clan, s’unit à elle par la force et réussit à la mettre enceinte.
La grossesse va à son terme mais son fils Durc est jugé difforme par le clan, échappant de peu à la mort tout comme Ayla qui désobéit à l’autorité des chefs pour le sauver.
Mais un évènement de plus grande importance agite le clan : sa participation à un tournoi avec les autres clans de Néandertaliens afin de déterminer leur hiérarchie les uns par rapport aux autres mais aussi la hiérarchie à l’intérieur même des clans.
Les épreuve se succèdent, mettant à l’épreuve l’adresse, la force et la vitesse des guerriers, l’habileté des femmes et la capacité collective à reconstituer des scènes quotidiennes.
Le clan de Brun l’emporte sur celui rival de Norg, préservant ainsi sa première place, mais le vieux chef échoue individuellement aux épreuves ce qui suppose que Broud, plus victorieux, prenne à court terme sa place.
Après avoir tué en sacrifice un énorme ours des cavernes pour honorer leur totem et participer à une grande fête mystique sous fond de plantes hallucinatoires, les clans se séparent jusqu’à la prochaine rencontre prévue dans sept ans.
Ayla se distingue encore en sauvant la vie d’un jeune chasseur blessé à la jambe par l’ours rendu furieux par les lances et acquiert une renommée encore supérieure hors du clan, ce qui irrite au plus haut point Broud.
De retour à la caverne, Ayla trouve sa mère Iza mourante et se trouve déchirée de souffrance après sa mort, tombant malade et manquant de mourir.
Un nouvel affront frappe Broud lorsque sa propre épouse Oga, se rebelle contre lui pour allaiter Durc afin de pallier aux déficiences d’Ayla.
Devenu chef après avoir détrôné le sage Brun, Broud tente une nouvelle fois d’enlever Durc à la garde d’Ayla, et après la mort de Creb, tué dans un tremblement de terre, la fait bannir du clan.
Ayla part donc sans remord avec son fils Durc dans les vastes plaines de la préhistoire.
En conclusion, « Le clan de l’ours des cavernes » est un roman fiction d’un étonnant réalisme, fourmillant de détails sur la vie des hommes préhistoriques avec leur organisation, leurs habitudes et leurs croyances.
Brillamment écrit et aisément scénarisable (et adapté au cinéma en 1986 par Michael Chapman), il permet de titiller l’imagination du lecteur en tissant une belle intrigue autour d’une jeune fille différente, plus intelligente et indépendante que les Néandertaliens dont certains se trouvent irrités par ce sentiment d’infériorité.
Bien entendu, tout ceci n’est que fiction et donc soumis à critique notamment par rapport à l’indépendance ou aux capacités de réflexions des hommes préhistoriques, mais les passionnés d’Histoire ne pourront qu’être séduits par ce monde dont la faune et la flore seront à jamais source de fantasmes …
Compte tenu du talent d’écrivain de Jean M Auel, le statut de best seller de « Le clan de l’ours des cavernes » est pour moi largement mérité.
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