Je voulais vous dire... (Henri Leconte)
Tennis toujours avec « Je voulais vous dire... » autobiographie du tennisman Henri Leconte qu'il a sorti en 2004 à l'occasion de ses 40 ans.
Le champion revient sur les grandes étapes de sa carrière et vie d'homme. On sent beaucoup de regrets et de frustration de ne pas avoir remporté de tournoi de du Grand chelem, Leconte avouant avoir été tétanisé par la peur le jour de la finale de Roland Garros 1988 contre Wilander.
Honteux face à une défaite humiliante, il a ensuite un discours malheureux lors de le remise des prix qui lui vaudra d’être haï pendant plusieurs années par le public français.
Après avoir refusé d'aller au village olympique de Séoul, encaissé une défaite humiliante au 1er tour face à un obscur Coréen, Leconte est sifflé/insulté à Bercy face à Mc Enroe.
La suite est une descente aux enfers, une grave blessure aux dos, des divorces, le doute et la dépression...avant de retrouver le feu sacré pour la finale de Coupe Davis de 1991.
Transcendé par Noah, l'ex « grand frère » devenu rival puis ami, Leconte réussit le match de sa carrière contre Sampras qu'il démolit en trois sets avant de se montrer décisif en double face aux numéro 1 de l'époque Flach-Seguso. Il décrit un état de grâce quasi mystique tel que lui avait parlé son idole Ayrton Senna.
Heureusement donc que la Coupe Davis a été la pour sauver un palmarès bien pauvre au regard de ce talent exceptionnel.
Dans les a-cotés, Leconte parle de son amour des blondes sophistiquées, de ses mariages ratés, se montrant plus amer avec Maria Sarah, la torrero plus intéressée par sa notoriété et son argent pour financer ses projets de haras, qu'envers Brigitte, autoritaire certes mais qui lui a ouvert les portes du ghotta avec des amitiés précieuses envers Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac.
Leconte se dit plus « fleur bleu » que Noah le drageur-bringueur, mais aussi plus naïf et manipulable, y compris dans le monde des affaires ou il s'est fait escroqué par un « ami-agent » de plus de 20 ans.
Plus attendu son amour de ses enfants, son fils notamment Maxime, plus subtil sa gêne d’être considéré comme un idiot du fait de son manque de culture générale et de ses erreurs de conjugaison.
Les autres joueurs ? Il en parle assez peu hormis l'incontournable Noah qu'il a du apprendre à hair lorsqu'ils se disputaient la place de n°1 français, Thierry Tulasne son rival aussi à l'INSEP qui s'usa prématurément malgré une belle place de n°10 mondial.
Mc Enore génie au caractère détestable avec qui il a eu une altercation au Senior tour, Petr Korda à qui il en veut de s'etre dopé et de l'avoir battu en 1992 en demi-finale de Roland-Garros, un peu Vilas, un peu Becker et meme Lendl envers qui il se vante sans modestie d'avoir infligé des « branlées »..
Au niveau français, Leconte se reconnaît en Escudé joueur offensif et fragile comme lui, moins en Santoro avec qui il a eu des frictions dans le passé.
En conclusion, « Je voulais vous dire... » est un livre fidèle à l'image qu'on peut se faire d'Henri Leconte, un livre franc, naïf, un peu maladroit, un peu touchant aussi...
Leconte écrit comme il joue au tennis avec son cœur et ses maladresses aussi.
Il reconnaît clairement avoir manqué de « mental » pour décrocher les grands titres, l'exception étant la Coupe Davis avec le mode « commando » dans lequel Noah a su le plonger pour réaliser un exploit sur 3 jours...
Joueur fantasque, hyper talentueux mais aussi fragile et peu régulier, Leconte a eu également une vie privée similaire : manipulée par ses « belles blondes » qui l'attirent comme un aimant mais aussi par des « agents » l'ayant escroqué, son goût pour les soirées mondaines, l'argent, les belles voitures et les fêtes n'aidant pas.
Homme de principe, hyper sensible marqué par son image d'imbécile au QI limité, Leconte a longtemps souffert de l'image de « looser » qu'il véhiculait.
La partie consacrée à sa relation avec Yannick Noah est pour moi la plus intéressante, le coté « grand frère » de premier, puis la haine forcée due à leur rivalité avant de se réconcilier dans l'amitié et la complicité.
Bref, qu'on l'aime ou le déteste, ce « Je voulais vous dire... » est à son image, du Leconte tout craché !
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