L’âme des guerriers (Lee Tamahori)

 


Détour vers  « L’âme des guerriers » de Lee Tamahori.

Principale originalité de ce film, son origine néozélandaise tout comme le roman d’Alan Duff ont il est issu.

Sorti en 1994, « L’âme des guerriers » se déroule donc à Auckland en Nouvelle-Zélande, en plein ghetto maori ou Beth Eke (Rena Owen) une mère de trois enfants, se débat avec un mari alcoolique et hyper violent Jake (Temuera Morrison).

Taillé comme Mike Tyson, Jake est une véritable brute passant son temps dans les bars ou il chante et picole avec ses amis maoris.

Il n’hésite pas ensuite à ramener ses fréquentations de bar dans sa propre maison pour des soirées arrosées.

Jake ne travaille pas, aime se faire servir par Beth qu’il considère comme sa bonniche et la frappe sauvagement lorsqu’elle le contrarie ou tarde à lui accorder ses faveurs sexuelles.

Un tel comportement ne tarde pas à rejaillir sur les enfants, Boogie (Taungaroa Emile) adolescent inquiété par la police pour une affaire de vol de voiture et glissant sur la pente savonneuse de la petite délinquance, Nig (Julian Arahanga) jeune homme perdu flirtant avec les gangs maoris ultra violents et enfin Grace (Mamaengaroa Kerr-Bell) jeune fille sensible passionnée par la lecture et l’écriture.

Boogie est placé par un juge pour enfants dans un foyer, Grace écœurée par cette violence flirte avec un garçon vivant dans l’épave d’une voiture et Nig préfère s’envoler dans la nature.

Mais Beth tente de faire front, de recoller les débris d’une vie volant en éclat et parvient à convaincre Jake de louer une voiture pour voir Boogie dans son foyer.

Pourtant, les belles intentions de Jake s’écrasent rapidement lorsque celui-ci fait une halte dans un bar, oubliant de fait le destin de son propre fils.

Présente dans la voiture, Grace vit comme un drame cette ultime reculade de sa mère et s’enferme dans sa solitude, ce qui exaspère son père.

Nig et Boogie suivent des voies différentes, le premier étant accepté dans un gang de maori renouant avec les spectaculaires tatouages tribaux, le second étant pris en main par un professeur Bennett (George Henare) qui lui enseigne le hakka et le respect de la culture maori.

Le rêve de Grace explose lorsque son oncle Bully (Cliff Curtis) la viole, la pauvre fille s’enfuie et incapable de parler à quelqu’un se pend dans le jardin familial devant un Jake abruti par la stupidité et l’alcool.

Effondrée, Beth rapatrie le corps de sa fille sur la terre de ses ancêtres maoris lors d’une cérémonie particulièrement émouvante.

Mais le journal intime de Grace trahit Bully pris à parti par Beth et Nig dans un bar, ce qui déclenche une nouvelle crise de folie de Jake qui le tue à coups de poings et de tessons de bouteille.

Finalement, Beth parvient à trouver le courage ultime de quitter son mari et part élever sa famille dans un environnement plus paisible.

En conclusion, « L’âme des guerriers » est un film pour moi irregardable en raison de son haut niveau de violence et de se noirceur absolue.

Le personnage de Jake est impossible à supporter, avec un mélange de machisme, de brutalité et de stupidité confinant à l’animal.

Les scènes de viols, tabassage (de femmes) sont révoltantes et montrent une face assez méconnu de l’Australie, celle plus violente d’une communauté maori misérable, en perte de repères et en cela comparable avec les parties les plus pauvres des afro ou latino américains regroupés dans les ghettos Nord-américains.

Difficile donc malgré son exotisme, de trouver un quelconque intérêt à ce film ultra violent et profondément déprimant.

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