Killers (Iron maiden)
Après un très bon premier album qui fit connaitre Iron maiden au Royaume Uni, le groupe de Steve Harris enchaine dans la foulée avec « Killers » qui voit le jour en 1981.
Dennis Stratton le premier guitariste est déjà éjecté pour être remplacé par un homme de confiance du bassiste, Adrian Smith.
L’artwork du premier opus est quasiment repris à l’identique tout en accentuant le coté agressif de la menace avec un Eddy meurtrier armé d’une hache sanglante destinée à achever une victime implorante.
« Killers » démarre avec un court mais puissant instrumental « The ides of march » qui introduit formidablement « Wrathchild » titre de heavy metal très rentre dedans doté de refrains musclés et efficaces.
Morceau idéal d’ouverture en vertu de son irrésistible puissance de brise glace, « Wrathchild » est remarquable en raison de la forte teneur sociale de ses paroles.
Iron maiden a semble t il décidé de frapper fort car « Murders in the rue morgue » tiré de la nouvelle d’Edgar Poe, continue à pleine vitesse avec un débit de parole digne d’une mitrailleuse de Di Anno.
L’agressivité est toujours de mise avec « Another life » trop linéaire et brutal auquel succède le banal instrumental « Genghis khan ».
Assez déséquilibré, « Innocent exile » alterne passages introspectifs avec gros délires de guitaristes et il faut attendre « Killers » vibrant de rage et de menace sourde pour retrouver un morceau de grande classe.
Tel « Wrathchild », « Killers » est un feu d’artifice permanent de puissance avec un Di Anno impérial au chant.
Respiration acoustique et légère avec l‘insipide « Prodigal son » avant d’attaquer « Purgatoire », qui réussit enfin à équilibrer sa fougue hard-punk par des refrains mélodiques.
Tempo plus hard rock avec « Twilight zone » qui peine à séduire avant d’arriver sur le rush terminal « Drifter » aussi véloce, teigneux et linéaire que la quasi-totalité de l’album.
En conclusion, à seulement une année d‘intervalle avec « Iron maiden » , « Killers » marque déjà un changement dans le style d’Iron maiden avec une orientation vers une musique beaucoup plus dure et agressive ou les influences punk de Di Anno se font indéniablement sentir.
Cette divergence musicale avec les aspirations plus mélodiques et subtiles de Harris conjuguées avec le caractère ingérable du chanteur, mèneront à son éviction après la sortie de l’album.
Violent, adepte de prise de drogues et d’alcool, Di Anno n’était pas assez stable pour rassurer Harris dans les hautes ambitions qu’il nourrissait pour son groupe.
Le chanteur restera donc dans l’histoire comme le premier à avoir lancé la carrière du groupe avec deux albums qu’on peut qualifier d’irréprochables dans leurs genres respectifs.
La suite ne sera pour lui qu’une longue descente aux enfers avec des problèmes financiers et la case prison pour fraude fiscale.
On peut donc parler d’un beau gâchis quand on entend ce dont était capable ce chanteur talentueux à ses débuts.
Dans l’absolu « Killers » est un vrai album de heavy metal, sans doute le plus violent de la carrière d’Iron maiden.
Je lui reproche sa trop grand linéarité et un manque de mélodie venant canaliser cette puissance brute et sauvage assommante sur la durée.
Par la suite, les choses changeront nettement avec l’arrivée de Bruce Dickinson au chant.
Commentaires
Enregistrer un commentaire