Speed of sound (Anvil)

 

 


Déjà le troisième article consacré à Anvil, le groupe de vétérans canadiens de speed metal, qui depuis le début des années 80 continue dans un relatif anonymat à sortir un album par an et à tourner dans la foulée.

Exhumé du grenier de mes plus jeunes années, voici « Speed of sound » à la pochette qui ne laisse aucun doute sur son contenu : un bombardement métallique en prévision !

Nous sommes en 1999 et le groupe de Steve Kudlow débute par la tempête attendue, « Speed of sound » incroyablement efficace par son tempo rapide, ses riffs bourdonnants et cette voix rauque, agressive évoquant le Lemmy Kilmister des mauvais jours.

D’entré, l’auditeur est frappé par la densité du son qui s’exprime sur « Blood in the playground » mid tempo ultra massif à défaut d’être pleinement original.

La rythmique de Glenn Five (basse) / Robb Reiner (batterie) ne ménage pas ses efforts et « Deadbeat dad » continue courageusement de monter au front dans un torrent d’artillerie.

Difficile de ne pas commencer à éprouver un brin de lassitude sur « Man over board » malgré la vigueur des riffs de la paire Kudlow/Ivan Hurd et la solidité de la structure d’ensemble.

On pousse encore d’un cran dans la férocité avec « No evil » qui bastonne à tout va pour un résultat flirtant avec la musique extrême.

Toujours aussi rugueux, Anvil continue à cogner fort sur « Bullshit » et « Matress mambo » sur lequel Kudlow soigne un peu les mélodies des refrains.

A la peine sur « Secret agent », les Canadiens jettent leurs dernières forces dans la bataille pour envoyer un « Life to lead » évoquant du Motorhead sans concession enchainé d’un « Park that truck » cataclysmique.

En conclusion, « Speed of sound » est un album de speed/thrash metal d’une grande violence porté par un son de mammouth.

Anvil ne fait pas ici dans la dentelle et aligne dix titres quasiment interchangeables, évoquant une version monstrueusement stéroïdée d’un Motorhead canadien.

Bien entendu, l’exercice n’est pas sans limitations et tourne assez rapidement en boucle : absence de mélodie ou de variation et manette des gaz bloquée au maximum en permanence.

Malgré sa grosse puissance de feu, « Speed of sound » est un donc réservé au petit public d’amateurs du genre et ne permettra en aucun aux valeureux Canadiens, de conquérir de nouveaux horizons.

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