Chuck (Chuck Berry)


 

 Disparu en 2017 à 90 ans, Chuck Berry laisse en ultime testament l’album posthume « Chuck » à la sobre pochette endeuillée.
Double évènement donc que ce « Chuck » en tant que dernier album de l’un des plus grands guitaristes de rock mais aussi le premier après une période de silence de… 38 ans !
On débute cette œuvre dans laquelle participent le bassiste Jimmy Marsala, le batteur Keith Robinson et le pianiste Robert Lohr, par le fort sympathique par « Wonderful woman » : rythme entrainant, riffs blues-rock entêtant joué par Gary Clark à la guitare et surtout voix magique chaude et caressante inimitable de la star.
Tom Morello est également un guest de luxe du disque sur « Big boys » qui continue de groover gentiment pour nous emmener vers la sensuelle reprise jazz feutrée de « You go to my head » de Gillepsie et J Fred Coots sur laquelle la voix de Chuck flirte avec la voix féminine des New respects.
Ambiance intime de club enfumé sur « ¾ time enchilladas » autre reprise moins connue de Tony Joe White, puis Chuck continue de nous bercer en mode lover avec « Darlin » toujours couplé d'une voix féminine.
Bref retour au rock avec un hommage à son célèbre tube revisité en l’occasion en « Lady B Goode » bien sympathique avant de roupiller un bon coup sur « She still loves you » bien soporifique…
Heureusement ce groove lisse, chaud et humide rattrape tout et laisse glisser « Jamaica moon » comme une douceur sucrée dans la gorge mais c’est assurément « Dutchman » blues terrible en spoken word qui fait sans doute la plus forte impression du disque.
A coté de pareil monstre, le final tranquille « Eyes of a man » parait bien anecdotique.
En conclusion, « Chuck » est un enterrement en beauté, un remarquable album pour un vieil homme de 90 ans à la voix n’ayant rien perdu de son incroyable magie.
La fougue de la jeunesse des années 50-60 est certes bien loin mais qu’importe !
Doux, caressant, chaleureux et intime, ce « Chuck » ravira vos tympans par sa classe naturelle assez inimitable et sera sans doute le compagnon de bien de vos nuits à la maison ou en voiture à manger des kilomètres…
Chapeau bas Monsieur Chuck !

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