Bertha Boxcar (Martin Scorsese)

 


Sorti en 1972, « Bertha Boxcar » est le second film de Martin Scorsese et sans nul doute l’un des plus méconnus.

L’histoire inspirée d’un roman de Ben Reitman prend place dans le Sud des États-Unis dans les années 30, en pleine Dépression.

Bertha Thomson (Barbara Hershey) est une jeune femme dont le père pilote d’avion pour le compte d’une compagnie de chemin de fer dirigée par Sartoris (John Carradine), meurt dans un accident.

Révoltée et sans famille, Bertha s’enfuit et passe de train en train, rencontrant finalement Bill Shelly (David Carradine), ouvrier de Sartoris mais surtout syndicaliste virulent.

Plus expérimenté, Shelly initie Bertha au sexe puis la laisse reprendre ses vagabondages

Bertha sympathise avec Rake Brown (Barry Primus) un homme du Nord venu chercher du travail dans le Sud.

Cet homme bien mis n’est pas un ouvrier mais plutôt un joueur/tricheur professionnel qui entraine sa compagne dans ses magouilles.

Pris sur le fait, Rake est menacé au pistolet par un notable arnaqué et dans la confusion, Bertha utilise un pistolet pour protéger son amant.

A présent coupable d’homicide, le duo fuit toujours par les trains, retrouvant Bill qui reprend ses droits sur Bertha.

Coffrés par les policiers, Bill et Rake se retrouvent en prison ou ils font la connaissance de Von Morton (Bernie Casey) un noir imposant, ex mécanicien du père de Bertha.

Morton est molesté par les gardiens en raison de sa couleur de peau, ce qui provoque une vive réaction de Bill et une bagarre générale se soldant par des morts.

Condamnés au travaux forcés, les trois hommes sont finalement secourus par une ruse de Bertha qui séduit un gardien.

Le quatuor verse ensuite dans la criminalité en attaquant et détroussant les trains de Sartoris.

Bill a beaucoup de mal à cacher sa répugnance pour ces actes et verse son butin à son Syndicat qui embarrassé le licencie.

Dès lors le combat entre Sartoris et la bande s’intensifie, et le patron est braqué dans sa propre maison pourtant bien gardée lors d’une soirée mondaine.

Pourtant les gardes de Sartoris retournent la situation, tuant Rake, capturant Morton, Shelly tandis que Bertha parvient à s’enfuir.

Esseulée, la jeune femme ne tarde pas à échouer dans un bordel, mais retrouve par hasard Morton dans un club black qui lui permet de retrouver Shelly qui se cache dans une maison.

Malgré de chaudes retrouvailles, le couple est rattrapé par son passé et sauvagement agressé par les hommes de Sartoris.

Morton intervient, tuant la plupart des hommes de main, mais il est trop tard pour Shelly, cruellement crucifié à un train.

Le film se termine sur Bertha courant désespérément derrière le train et son amant agonisant.

En conclusion, tiré d’une histoire vraie à la Bonnie and Clyde, source de fantasmes de beaucoup d’artistes, « Bertha Boxcar » est un film de cavale type aux influences libertaires et contestataires très marquées par les années 70.

Étant complètement insensible au romantisme des voyous, j’ai eu du mal à adhérer sur le fond et de prendre le parti des laissés pour compte : ouvriers, noirs, femmes seules face aux affreux industriels et policiers forcément inhumains.

Mais « Bertha Boxcar» est également intéressant pour ses acteurs, David Carradine, pas réellement une star (mais pas loin) qui décrocha ici un vrai premier rôle et Hershey, dont la jeunesse et le sex appeal de paysanne séduiront peut être les plus roots d’entre vous.

Daté très années 70 et donc parfois irritant notamment par sa musique country, « Bertha Boxcar » reste une curiosité, une petit film de jeunesse de la part d’un réalisateur qui fera ensuite beaucoup mieux dans des œuvres plus ambitieuses.

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