Des espoirs (Pigalle)

 


Après avoir gentiment implosé à la fin des années 90, Pigalle renait de ses cendres en 2010 et sort un nouvel album « Des espoirs ».

Le groupe de François Hadji-Lazaro, auteur compositeur chanteur et multi instrumentiste dont on peut voir le crane reconnaissable sur la pochette du disque débute par le noir « Il te tape » avec sur un rythme quasi reggae l’évocation du calvaire d’une femme battue par son mari.

Incroyable de justesse, « Il te tape » met mal à l’aise par ses mots mais aussi par son rythme lancinant.

La joie ne refait pas surface avec « La dernière fois » ballade mélancolique sur fond de rupture.

Nostalgie toujours mais par rapport à l’enfance, sur « Si on m’avait dit » sur un rythme et un ton toutefois beaucoup plus guilleret.

L’accordéon est de sortie sur « Qui voudrait parler d’elle » particulièrement mou, tristoune et ennuyeux.

Que dire ensuite de « Je bois ma vie » pitoyablement dédié aux alcooliques avec de surcroit un détestable banjo.

On trouve Pigalle plus inspiré sur « La cité sans nom » superbe ode aux cités des banlieues françaises.

Après les banlieusards, les braqueurs sont à l’honneur de « Chez mme Eulalie » puis les couples adultères sur « Ils se voyaient deux trois fois par mois » avec violon et une timide guitare en soutien.

L’ennui suinte sur l’étrange « La frontière » puis la vulgarité s’installe sur le déglingué « Ah si j’avais su ».

On revient à la tristesse de « Il l’attendait », prend une giclée de (punk) rock gaudriolant sur « Il faut que je m’en aille » .

La fin du disque se profile alors, « Ophélie » sympathique avec son rythme haché et sa flute additionnelle puis « La biche », conte aux mélodies amples et soignées.

En conclusion, « Des espoirs » porte bien son nom et se montre un album très triste voir dépressif.

La qualité des textes de Hadji-Lazaro reste indéniable mais le manque de rythme, et d’allant se fait cruellement sentir sur le musique.

Trop linéaire, manquant de surprise, « Des espoirs » déroule tranquillement son spleen élégant.

Le résultat ne pourra donc que plaire aux fans les plus irréductible du groupe qui saliveront sur l’atmosphère toujours sombre, urbaine et réaliste de Pigalle.

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