L'étrangleur d'Edimbourg (Ian Rankin)

 


Retour au classicisme avec « L’étrangleur d’Edimbourg » premier d’une longue série de polars écossais écrits par Ian Rankine à partir de 1987.

« L’étrangleur d’Edimbourg » narre une enquête d’un inspecteur de police appelé John Rebus, qui a maille à partir avec un tueur de petite ville sévissant à Edimbourg.

Le tueur qui se fait appelé Knot (nœud), le nargue ouvertement en lui envoyant des lettres anonymes ou figurent des croix en allumettes ou des nœuds en bout de ficelles.

Divorcé, père d’une fille adolescente appelée Samantha, Rebus est un homme solitaire assez mal dans sa peau car profondément marqué par son passé dans les forces spéciales britanniques, les fameux SAS.

Flanqué de son adjoint Jack Morton, il est relégué par une hiérarchie tatillonne à faire des recherches papiers sur les précédents concernant les tueurs en série alors que son véritable talent réside justement dans sa faculté à occuper le terrain.

Rebus qui a également des difficultés avec son frère Michael, officiellement hypnotiseur mais en réalité authentique dealer de drogue, ignore que cette série de meurtres est également suivie par un journaliste indépendant, Jim Stevens.

Stevens est lui aussi un solitaire, infatigable homme de terrain, très à l’aise dans les bas quartiers d’Edimbourg dans lesquels il fait jouer ses contacts dans la police ou chez les petits voyous.

En réalité, au fur et à mesure que les meurtres s’accumulent et que la presse amplifie le phénomène, le flair de Stevens lui intime que Rebus est la clé de l’enquête.

Mais Rebus n’a pas cette clairvoyance, englué dans ses problèmes personnels, sa relation avec l’inspecteur Gill Templer avec qui il travaille également et les affreux cauchemars que son passé fait ressurgir.

Au fil de l’enquête, Rankin dévoile peu à peu les ressorts profonds du psychisme de Rebus avec en ligne de mire l’effroyable processus de recrutement de l’élite des SAS, qui consistait à torturer et humilier les soldats sélectionnés.

On comprend que Rebus avait un camarade d’infortune dans ces séances aussi éprouvantes physiquement que psychologiquement, un dénommé Gordon Reeve.

Logiquement les deux hommes déjà amis avant le processus, se sont ressoudés davantage dans l’épreuve, partageant sous le coup de l’émotion des sentiments très forts.

Poussé à l’extrême, Reeve aurait développé une attirance homosexuelle pour Rebus, qui aurait été sauvé in extremis du passage à l’acte par l’intervention de gradés, lui annonçant sa réussite à l’épreuve, tandis que son ami était lui recalé pour ses faiblesses psychiques.

Même si Rebus, écœuré a ensuite quitté l’armée pour rejoindre la police, on comprend que c’est Reeve, qui cherche à se venger de cet échec en enlevant des filles.

Rebus dont la fille a été enlevée par Reeve, doit donc effectuer contre l’avis de sa hiérarchie qui souhaite le mettre hors de l’enquête, une course contre la montre pour la retrouver saine et sauve.

Il fait jouer son flair, arrive à la conclusion que Reeve que Rebus a initié à la littérature s’est fait engager dans une bibliothèque pour pouvoir approcher plus facilement les enfants.

L’homme est démasqué sur son lieu de travail et armé, n’hésite pas à faire feu sur lui.

Blessé à l’épaule, Rebus aiguillonné par l’envie de retrouver sa fille, rattrape toutefois son ennemi et le tue après une lutte acharnée.

Reeve semble accueillir la mort comme un soulagement à ses tourments intérieurs et Rebus peut ainsi retrouver sa fille emprisonnées dans sa demeure.

En conclusion, « L’étrangleur d’Edimbourg » est une classique histoire de tueur en série bien trop prévisible, usant des vieux artifices des énigmes et de l’intime relation entre l’enquêteur et le criminel.

Le personnage de Rebus, ancien militaire hanté par son passé, n’a rien de bien original et met assez peu en empathie le lecteur.

On sera également lassé des visions des flics rustauds coureurs de pubs et de bière, tout comme de celle du journaliste fouineur et tenace.

Rien à signaler donc du coté des polars écossais et on pourra donc calmement passer son chemin …

Commentaires