Le pantalon (Yves Boisset)
Sorti en 1997, « Le pantalon » est une adaptation télévisuelle d'Yves Boisset du roman d'Alain Scoff.
Durant la guerre de 1914-1918, Lucien Bersot (Wadeck Stanczak) un maréchal-ferrant mari et jeune père, se voit envoyé au front.
Comme ses camarades appelés, il découvre l'horreur du quotidien composé de charges absurdes sous une pluie de balles et d'obus allemands qui les déciment.
A Paris, la haute hiérarchie représentée par le général (André Debaar) et le colonel Auroux (Bernard-Pierre Donadieu) sont bien loin de ses préoccupations et appliquent des ordres aussi répétitifs qu'absurdes, en faisant mépris de la vie des hommes.
Un jour après une bataille particulièrement éprouvante, Bersot qui n'a pas de pantalon réglementaire refuse de porter le pantalon déchiré et couvert de sang qu'on lui propose.
Sa rébellion est consignée par le lieutenant André (Jean-Paul Comart) fraichement envoyé par Auroux pour imposer une discipline de fer.
L'affaire s'envenime lorsque Bersot décide de faire un exemple et change la peine de prison de Bersot en motif de désobéissance au front, ce qui équivaut à un jugement en cour martiale.
Deux camarades tentent bien de plaider la cause de Bersot devant André mais ils se retrouvent eux-mêmes arrêtés et jugés.
Malgré la défense acharnée du lieutenant Guérin (Philippe Volter) lors du simulacre de procès, Auroux demeure intraitable et exige que Bersot soit fusillé.
Guérin obtient bien une demande de suspension auprès du général, mais sa voiture est bombardée par les Allemands alors qu'il revient au front. Rien ne peut donc sauver Bersot qui meurt fusillé au petit matin dans une clairière après avoir embrassé une dernière fois la photo de sa femme et de sa fille.
Le téléfilm se clôt sobrement par la réhabilitation de Bersot en 1922 et le parcours militaire jugé exemplaire d'Arnoux...
En conclusion, fidèle à lui-meme, Boisset pourfend l'injustice et la bêtise de l'armée avec « Le pantalon ».
La force du téléfilm ? La puissance du scénario qui monte de manière crescendo jusqu'à culminer jusqu'à l'insoutenable injustice avec un brave père de famille qui se cabre contre l'armée, la société et le religion hypocrites.
Certes la guerre de 1914-1918 a été ensuite filmé de manière encore plus réaliste et spectaculaire, mais les scènes de bataille tiennent la route.
Les acteurs quant à eux sont exceptionnels. Et si Boisset, trop sous-coté, était en réalité l'un des plus grands cinéastes français ?
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