Micmacs à tire-larigot (Jean-Pierre Jeunet)
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En 2009, Jean-Pierre Jeunet est assurément au sommet de son art, encore sur la lancée de l’immense succès mondial de son « Amélie Poulain » et l’ouverture sur le monde que son style graphique unique lui a apportée.
C’est à cette instant que sort « Micmacs à tire-larigot » qui derrière ce titre improbable cache une histoire elle aussi improbable d’un homme appelé Bazil (Dany Boon), petit employé d’un magasin de location de Dvd, qui prend un soir par un concours de circonstances malheureux une balle dans la tête.
Bazil survit assez miraculeusement a cet incident met perd son travail et apprend qu’il va devoir vivre avec cette balle dans le crane.
Livré à lui-même et dormant dans la rue, Bazil reçoit l’aide d’une société de marginaux ferrailleurs dirigée par Placard (Jean-Pierre Marielle).
Il est rapidement adopté par tout cet ensemble de personnalités extravagantes comme Remington (Omar Sy) un lettré ne parlant que par expressions désuètes, Fracasse (Dominique Pinon), petit et fier homme canon, Petit Pierre (Michel Crémadès) génial bricoleur d’automates mécaniques, Calculette (Julie Baup) expert en calcul mental mais surtout Caoutchouc (Julie Ferrier) jolie contortistioniste dont il tombe immédiatement sous le charme.
En utilisant leurs étonnantes particularités et des stratagèmes farfelues, cette improbable équipe va aider Bazil dont le père à sauté sur une mine au Sahara dans les années 70, à prendre sa revanche sur les marchands d’armes accentuant la rivalité entre les deux principales sociétés parisiennes, les arsenaux d’Aubervilliers dirigée par Nicolas Thibault de Fenouillet (Marc Dussolier) et la Vigilante de l’armement dirigée par François Marconi (Nicolas Marié).
En jeu un gros contrat particulièrement trouble pour le compte de rebelles Africains agité comme gigantesque hameçon pour les deux industriels voraces.
Manipulés par Bazil et sa bande qui usent de déguisements et d’inventivité pour les espionner, Fenouillet qui a comme curieuse manie/faiblesse de collectionner les organes de personnalités mortes et Marconi qui est un coureur de jupons vont se livrer une guerre sans merci aboutissant à des menaces et à destruction d’armes des deux sociétés.
De plus en plus mécontents, les dissidents africains tentent de régler leurs comptes avec Marconi mais sont abattus par un commando envoyé par Fenouillet.
Capturé par les deux Pdg qui se sont aperçus de la machination, Bazil est miraculeusement secouru par ses amis qui aimantent la voiture le conduisant et réalise une grosse mise en scène visant à les amener à rendre des comptes face aux populations civiles africaines ou arabes exposées à leurs grenades, balles ou mines.
La vidéo des deux Pdg terrorisés avouant leur cynisme est ensuite diffusée sur Internet pour discréditer leurs sociétés tandis que Bazil file le parfait amour avec Caoutchouc.
En conclusion, tourné majoritairement dans les anciens locaux de la Direction Générale de l’Armement dans le quinzième arrondissement de Paris, « Micmacs à tire-larigot » contient tous les défauts et qualité d’un film de base de Jeunet : esthétisme unique, créatif avec un mélange d’ancien, de branlant mais poétique et charmant, mais à contrario intrigue de fond simpliste voir débile.
Les riches et cyniques industriels de l’armement sont caricaturés avec un naïveté confondante, avec une diabolisation bien commode face à des pauvres gens bons et simples appartenant au camps des gentils.
On peut donc adorer ou détester le film, et à mon sens la construction d’un univers visuel créatif et séduisant ne peut suffire à combler les lacunes d’un scénario en dessous du niveau de l’amer.
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