Spider-man, l'intégrale 1980 (Marv Wolfman, Denny O'Neil, Roger Stern, David Micheline, Stan Lee, Keith Pollard, John Romita Jr, Franck Miller, John Byrne, Alan Weiss)

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Changement de décennie avec « Spider-man, l’intégrale 1980 » avec aux manettes Marv Wolfman qui sera remplacé par Roger Stern, David Micheline avant un court retour du maitre en personne Stan Lee qui laissera finalement sa place à Denny O’Neil.

Au niveau des dessins, les changements sont aussi nombreux avec Keith Pollard, John Byrne, Alan Weiss, Franck Miller et enfin John Romita Jr.

Cette fameuse année 80 commence aussi mal que la précédente pour Spider-man qui est cette fois carrément privé de ses pouvoirs par un sérum que lui a injecté l’un des ses pires ennemis Mysterio, directeur de la clinique ou est finalement décédée May Parker, la tante adorée de Peter.

Ivre de colère et considérablement diminué en tant que super héros, Parker va enquêter dans le passé de sa tante pour en savoir plus sur les conditions étranges de son décès.

Dans cet épisode étrange et douloureux ramenant Spider-man à ses origines, Parker découvre que le cambrioleur qui a tué son oncle Ben, est également revenu pour rechercher un trésor prétendument enfoui sous la maison occupée par sa tante.

L’homme séquestre Parker pour lui faire avouer l’emplacement de ce trésor et lui révèle finalement après un récit assez entortillé que sa tante est finalement en vie.

C’en est trop pour Spider-man qui recouvrant peu à peu ses pouvoirs se déchaine contre le cambrioleur dans une volonté quasi meurtrière.

Fort heureusement il n’a pas à le tuer puisque l’homme décède d’un arrêt cardiaque ce qui clôt d’un happy end cette page douloureuse de l’histoire du héros.

Par la suite alors que Jonah Jameson l’affreux patron de Parker au Daily Bulge est interné pour dépression nerveuse, Spider-man s’associe avec le subversif Punisher aux méthodes plus radicales afin de mettre hors d’état de nuire un mafioso.

Plus intéressant est l’épisode suivant avec Dazzler, la sexy mutante maquillée comme une chanteuse disco des années 70 manipulée par le revenant Luminex qui se nourrit de la lumière que la belle produit à partir du son.

Même si Spider-man contre Luminex de manière un peu trop facile, cet épisode original avec un ennemi de fort calibre se déguste avec grand plaisir.

Dans un registre encore plus récréatif instauré par Micheline, on retrouve également la Chatte Noire, en voleuse de charme qui dérobe des objets d’art pour … faire plaisir à Spider-man !

Si du coté de sa vie de super héros, Spider-man est irréprochable en revanche du coté de sa vie privée c’est toujours le marasme avec une étudiante  de première année qui le manipule pour avoir les sujets de partiels et un traitement très humiliant pour la pauvre Debbie Whitman systématiquement éconduite par Parker sans ménagement aucun.

L’équipe artistique est  ensuite renouvelée, Micheline cédant la place à Stern et Byrne (mon dessinateur Marvel favori) prenant la place de Pollard.

Les aventures sont plus sombres lorsque l’on découvre que Jameson est manipulé mentalement par le scientifique Jonas Harrow.

Créateur de héros de seconde voir troisième zone comme kangourou, hammerhead ou feu follet, Harrow a en effet fabriqué une machine à manipuler les émotions.

Spider-man le met pourtant en échec en serrant les dents, sauvant ainsi son ancien patron toujours aussi ingrat à son encontre !

Place ensuite au maitre Stan Lee pour un épisode sympathique mais assez faible ou Mesmero le mutant télépathe frustré de ne pas connaitre du succès dans sa carrière de music-hall décide de replonger dans la criminalité.

Spider-man défait cet ennemi ayant donné du fil à retordre aux X-men avec une décevante  facilité.

Denny O’Neil et Jon Romita Jr prennent ensuite la relève pour un plaisant épisode consacré à Fusion, créature nucléaire née de la fusion de deux jumeaux, l’un scientifique ivre de pouvoir l’autre simple balayeur plus pacifiste.

Cette créature absorbant de toute forme d’énergie et capable de devenir aussi grand que King Kong fait un ennemi véritablement spectaculaire à la personnalité schizophrénique des plus intéressantes.

Vient ensuite Alan Weiss au dessin pour un bon épisode consacré à Kraven, l’un des ennemis les plus nobles de Spider-man en raison d’un certain code de l’honneur, celui du chasseur.

Avec Miller en soutien d’O’Neil, Spider-man se lance ensuite dans une passionnante aventure pour prêter main forte au Docteur Strange, retenu en otage par un scientifique Dilby mué en redoutable sorcier par les efforts conjurés du Docteur Fatalis et du démon Dormammu.

Dans ce superbe univers empli de magie, Spider-man s’en sort plutôt honorablement, contrant les plans de Dilby pour amener l’humanité à une mystérieuse mutation et permettant à Strange de le vaincre en combat de sorcier.

On revient à du plus modeste pour finir avec John Romita Jr pour l’arrestation de Bowery escroc désireux de prendre le contrôle du Daily Globe ou travaille Peter Parker avant une belle empoignade contre le Prince des Mers, protégeant son monde sous marin contre l’implantation d’une centrale électrique marine.

A cette occasion, il est toujours un peu irritant de voir un héros ayant plusieurs fois fait jeu égal avec Hulk ou même Iron-man se faire ridiculiser par un adversaire aussi modeste que Spider-man.


En conclusion, contrairement aux autres années, « Spider-man, l’intégrale 1980 »  est un très bon cru ou la pléthore de scénaristes de premier rang apportent de très bonnes histoires variées, prenantes ou tout simplement amusantes avec l’incorporation d’autres personnages (Punisher, la Chatte Noire, Dazzler, Namor) apportant une bonne dose de sang neuf.

Dans ce domaine ultra créatif et enthousiasmant,  le must est incontestablement atteint avec l’épisode conçu par Miller et cette formidable incartade dans un monde sombre et mystique auquel Spider-man est habituellement étranger.

Coté dessin, on appréciera le style propre et clair de Romita Jr, celui supérieur de Byrne même si l’histoire pour laquelle il le met à profit est à vrai dire plutôt décevante.

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