Captain america : la légende vivante (Roger Stern, John Byrne)
Quand j’étais plus jeune je rêvais avec Marvel devant les aventures spatiales du Surfer d’argent, considérais les X-men comme des membres de ma famille, m’enivrais devant les accès de rage déments de Hulk, souffrais avec le monde torturé de Daredevil, appréciais l’arsenal technologique d’Iron Man … et puis il y avait Captain america qui exerçait sur mon jeune esprit sans doute l’attraction qu’on peut éprouver à cet âge la pour les Etats Unis d’Amérique.
Revêtu d’un costume représentant la bannière étoilée et doté d’un bouclier indestructible, Captain america incarnait pour moi non pas l’ennemi du III iéme Reich mais l’athlète parfait, le super combattant élégant, courageux aux grands idéaux auxquels un enfant peut s'identifier.
Aussi me suis-je jeté sur la réédition des aventures des années 80-81 du vengeur étoilé dans « Captain america : la légende vivante » avec Roger Stern et John Byrne au scénario, ce dernier assurant également les dessins de sa plume magique.
Les premiers épisodes sont construits de manière simple mais très efficace.
Tandis que amnésique depuis son réveil d’hibernation, Captain america se pose des questions sur son passé, il affronte une large diversité d’ennemis, comme son vieil adversaire du III iéme Reich, le Baron Von Strucker qui parvient à s’échapper des cellules du S.H.I.E.L.D.
Mais il découvre ensuite que Strucker n’était qu’un robot manipulé par un ennemi plus redoutable encore, un as de la robotique appelé le Machiniste.
Le Machiniste instrumentalise l’Homme dragon, véritable monstruosité de la nature à la force prodigieuse pour s’en prendre à Cap qui s’en sort d’extrême justesse et remonte jusqu’à l’antre du cerveau de l’affaire.
Captain america y affronte une pléiade de robots pour finalement réaliser que le Machiniste n’est qu’un esprit piégé dans un ordinateur désirant qu’on mette fin à ses souffrances en le tuant.
Ayant exaucé son vœux malgré lui, Captain est dévoré par le remord.
On passe ensuite à une dimension plus politique du personnage avec l’enrôlement de Cap dans la campagne présidentielle pour le compte d’un parti fictif appelé parti du peuple.
On découvre par la même occasion la vie privée du héros avec un métier alimentaire de dessinateur free lance qui lui laisse suffisamment de temps libre pour exercer ses activités de super héros et un sympathique flirt avec une voisine nommé Bernie Rosenthal ce qui confirme le gout de Byrne pour les belles rousses aux yeux verts.
Mais trop désireux de son indépendance, Captain america renonce malgré son immense popularité à ses aspirations politiques.
Il fait ensuite face à son vieil ennemi français Batroc, l’as de la savate qui s’allie avec le beaucoup plus dangereux Mister Hyde pour détourner un navire transportant du gaz naturel liquide.
Le duo criminel menaçant de faire exploser le navire en plein New York exige le paiement d’une rançon et que Captain america se constitue otage comme garantie.
Mais Hyde n’a en réalité que faire de l’argent ou des victimes et désire avant tout se venger de sa défaite face au vengeur étoilé ce qui l’oppose à Batroc et à son code de l’honneur.
Profitant de cette dissension, Captain america s’échappe de lourdes chaines et s’allie avec Batroc pour après un difficile combat faire obstacle à la puissance de Hyde qui termine cryogénisé au fond de l’eau.
On profite ensuite d’une magnifique incursion gothique de Cap en Angleterre pour répondre à la sollicitation de son ami James Falsworth alias Union Jack aux prises avec le vampire du III iéme Reich le Baron Blood.
Captain n’hésite pas à parcourir des milliers de kilomètres pour venir au secours de son ami de la seconde guerre mondiale devenu avec le temps un vieil homme paralytique.
Aidé de Joe Chapman un ami du petit fils de Falsworth qui endossa le costume d’Union Jack, Captain parvient à tuer Blood ce qui permet à Falsworth de mourir en paix en laissant son idéal lui survivre.
La dernière aventure plus anecdotique et dessinée par Kirby, relate le processus qui fit dans les années 30 du malingre Steve Rogers, le super soldat que l’Amérique attendait pour combattre les armées du III iéme Reich.
En conclusion, « Captain america : la légende vivante » est un vrai régal de comic book.
Pas ici d’esbroufe ou de complications inutiles dans les scenario, juste des histoires de super héros urbain luttant contre ses équivalents en super criminels tout en devant concilier une vie privée fatalement compliquée.
Le duo Stern/Byrne parvient à dégager beaucoup d’émotion et de chaleur humaine à un personnage qu’on pressent profondément humain car prisonnier d’idéaux (liberté, justice) trop grands pour lui et également en décalage temporel complet avec son époque.
Plaisir suprême, les dessins de Byrne sont à couper le souffle, avec des héros très expressifs dotés de corps à la fois musculeux et élégants.
En résumé pour moi, quel que soit le temps qui passe, par la grâce du talent de ce duo magique, la magie de Captain america opère toujours.
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