Et c'est ainsi que nous vivrons (Douglas Kennedy)
Après une première expérience décevante avec Douglas Kennedy, j'ai décidé de récidiver avec « Et c'est ainsi que nous vivrons », une dystopie sortie en 2023.
L'histoire prend place dans un futur proche (2045) dans une Amérique fracturée entre une Confédération gouvernée par le fanatisme religieux le plus exacerbé et une République plus libérable et ouverte, mais au chaque citoyen est sous contrôle électronique par le biais d'implants.
Samantha Stengel une agente de la République est chargée par sa hiérarchie de se rendre dans la Zone Neutre de Minnéapolis pour assassiner une ennemie qui n'est autre que sa demi-sœur, Caitlin Stengel.
Après avoir subi plusieurs opérations chirurgicales destinées à modifier son apparence physique et à lui implante une puce cérébrale spécifique pour sa mission, Samantha entre sous la couverture d'Edna Mulgrew, une critique cinématographique new-yorkaise mutée à Minneapolis.
Deux agents aussi opposés l'un que l'autre, Savage et LaPrelle la secondent.
Mais sur le terrain, la situation s'avère plus complexe que prévue. CS est insaisissable, attire LaPrelle dans un piège et l'exécute dans un bar avant de la narguer Samantha.
Le fiasco de l'opération ajoutée à un dérapage mal contrôlé avec Lorraine, une projectionniste qui l'attire sexuellement, aboutit à sa rétrogradation sous l'autorité de Savage jugé plus fiable.
Samantha se voit attribuée une seconde mission : éliminer Connell, responsable de la « fuite » ayant couté la vie à LaPrelle, trahi par sa femme.
Pénétrant en zone confédérée, Samantha fait profil bas et agissant sous la couverture d'une touriste innocente se pliant aux règles, localise Connel et le tue dans son appartement avec sa maitresse.
Malgré un interrogatoire serrée, elle parvient à revenir sans encombre en ZN mais cède avant de repasser en République à une demande insistante de Lorraine qui lui propose une ultime rencontre dans un luxueux chalet.
C'est alors que le piège se referme et CS qui agissait sous les traits de Lorraine la surprend.
Droguée et désarmée, Samantha est une proie facile mais elle parvient à gagner suffisamment de temps pour que Savage fasse irruption et fasse éliminer Lorraine, en payant toutefois le prix de sa vie.
A son retour en ZR, Samantha est opérée à nouveau et après une période d'observation, parvient à reprendre son ancienne vie de célibataire forcée passionnée de cinéma, mais elle demeure marquée par son expérience.
En conclusion, Douglas Kennedy s'essaie cette fois à la dystopie avec un résultat pour le moins mitigé.
Le scénario est plutot paresseux : une guerre de Sécession vaguement évoquée pour justifier la division en deux de l'Amérique, l'une qu'on devine gouvernée par des Républicains héritiers de Trump donc très rétrogrades/fanatiques et l'autre par un gourou de la « Tech » qui pourrait être un Bill Gates ou un Elon Musk, sauf que comme le montre l'actualité deux ans seulement après la parution du livre, le gourou technologique peut aussi se ranger du coté du fanatique !
Rien de bien neuf avec les implants, les applications de rencontres d'un soir et la chirurgie esthétique et même un petit coté désuet du Berlin ambiance guerre froide pour justifier de l'intervention de l'héroine, qui s'obstine à utiliser des bonnes vieilles armes à feu dans son futur pourtant censé être hautement avancé.
L'héroine justement n'a généré aucune empathie chez moi : sa solitude, ses penchants lesbiens et sa passion pour le cinéma d'auteur, décalée et ennuyeuse au possible, paraissant artificiellement introduite pour satisfaire les gouts propres de Kennedy.
Que reste-il alors pour sauver cette dystopie peu aventureuse ? Une scène introductive marquante + quelques scènes d'action plutot réussies, un twist correct sans être génial alors que Philip K Dick aurait sans doute proposé que l'agente soit en train de chercher à s'éliminer elle-même...
En résumé, encore fois le verdict est KO pour cette dystopie déjà dépassée en 2025, avec un Kennedy qui ne semble définitivement pas être un auteur pour moi !
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