R.A.S (Yves Boisset)
Sorti en 1973, « R.A.S » est un film d'Yves Boisset disparu aujourd'hui.
« R.A.S » s'attaque à un sujet toujours sensible, la Guerre d'Algérie avec l'incorporation d'Alain Charpentier (Jacques Weber) boulanger de profession, dans des troupes destinés à partir combattre pour la France.
Réfractaire, Charpentier tente de créer un mouvement collectif mais mis à part Dax (Jean-François Balmer) un fils de bonne famille, personne n'ose braver l'autorité représentée par le lieutenant Keller (Michel Peyrelon) qui enchaine les brimades les plus sadiques.
Sous son commandement, la section part inspecter un village qui termine détruit avec en prime le viol d'une jeune femme.
Ne supportant pas de participer à ses horreurs, Dax se rebelle et tue le sergent Lebel (Roland Blanche) avant de retourner son arme contre lui.
Keller est finalement remplacé par le commandant Lecoq (Phillipe Leroy-Beaulieu) qui bien que plus « réglo » n'en impose pas moins une discipline de fer dans les opérations de « nettoyage ».
Transformés en « chasseurs » les hommes montent dans un train militaire s'enfonçant dans une zone aride et montagneuse.
Au cours d'une baignade, un soldat se fait tuer et un Fellagah est fait prisonnier. March (Jacques Spiesser) découvre la généralisation de la torture et de l'exécution, justifiée maladroitement par Lecoq.
Lorsque Lecoq déclare la zone « pacifiée », les soldats sont envoyés distribuer de la nourriture. Mais la mort de Titus (Albert Dray), abattu avec son sac de provisions, fait perdre la tête à Charpentier qui va s'offrir aux fusils adverses.
Dégouté, March refuse de remonter dans le train et s'enfonce libre entre les montagnes...
En conclusion, une nouvelle fois « R.A.S » est un grand film d'Yves Boisset.
Le sujet est brulant, tout particulièrement aujourd'hui quand on voit les difficultés pour panser les blessures de cette « sale guerre » franco-algérienne et Boisset s'y attèle avec son talent habituel.
On frôle le casting parfait avec un Weber jeune et beau magnifique en idéaliste répugnant à tirer un coup de feu, Balmer rongé par son mal-être, Villeret superbe en bon gars simple et naïf et toute la kyrielle de sous-offs brutaux et sadiques.
Violence, viol, torture, exécution tout y passe ou presque dans le décor somptueux du désert saharien.
Intense et prenant, « R.A.S » rappelle parfois « Le fou de guerre » et côtoie l'excellence.
On reverra encore longtemps les films de M Boisset le plus courageux des cinéastes français !
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