Au-delà d’un destin (Jean-Marc Dhainaut)

 

 


Sorti en 2016 , « Au-delà d’un destin » est le premier roman amateur de Jean-Marc Dhainaut publié chez Edilivre.

ATTENTION POTENTIEL SPOILER

L’histoire se déroule en 2013, dans l’Artois (Nord de la France aujourd’hui‘hui), où Maxime Delcote un modeste ouvrier se rendant un matin à son travail est victime d’un terrible accident de voiture qui le catapulte en 1214.

Sous le traits de son ancêtre, un certain Jean, Maxime se retrouve donc dans le village qu’il connait si bien mais en plein Moyen-âge avec la menace d’une double invasion venue d’Angleterre et de Germanie.

Hébété et incapable de réagir aux ordres de sa hiérarchie militaire, Jean pourtant réputé à la base vaillant soldat, est déclaré fou et brutalement éjecté du château du seigneur local messire Guillaume, qu’il était censé garder.

Heureusement pour lui, il est pris en charge par Bertrand et Élise, un couple de modestes fermiers qui va faire preuve à son égard d’une très grande patience en lui laissant le temps de s’acclimater à cette nouvelle vie.

Le lecteur découvre donc avec le héros la vie à la campagne au Moyen-âge avec le réapprentissage des gestes et tâches les plus élémentaires comme manger, se laver, se vêtir ou aller aux toilettes.

Guidé par les apparitions soudaines d’un petit homme mystérieux et protégé par la famille de Bertrand, Maxime se découvre peu à peu amoureux de sa fille Adeline, une jeune femme simple et fraiche qui atténue les déboires de sa vie personnelle d’homme moderne avec l’abandon précoce d’un père polonais inconnue, une séparation conjugale douloureuse et la maladie de sa fille Sophie, que seul un coûteux traitement à l’étranger pourrait sauver mais qu’il n’est malheureusement pas capable de lui payer.

Mais comme chacun le sait la vie au Moyen-âge n’avait rien d’idyllique et les dangers sont donc nombreux entre les loups, les armées ennemies qui menacent le village et William, le chef des gardes, qui en veut personnellement à Jean et a décidé de s’en prendre à Adeline.

Un tournant a lieu lorsque le héros décide d’aller assister à un tournoi de chevaliers dans un autre village situé à une dizaine de kilomètres.

Il y fait la connaissance d’un forgeron appelé Gauthier qui devient son ami après qu’il eût porté secours à Clément d‘Ardenne, un chevalier participant au tournoi, dont il répare in extremis l’armure, le sauvant ainsi d’une blessure qui aurait pu lui être fatale.

Malheureusement le retour chez Bertrand s’avère douloureux avec la découverte du corps inanimé d’Adeline, finalement tuée par William véritable serial killer de son époque.

La perte est alors immense pour Jean qui jure de se venger en tuant William.

Retrouvant finalement la maîtrise des armes et de l’embuscade, Jean obtient sa vengeance et enterre le corps de son ennemi sous un chêne qui deviendra légendaire.

Mais l’Histoire s’accélère et l’invasion ennemie finit par atteindre le village semant la panique parmi les villageois que Guillaume reclus dans son château, refuse de protéger, violant ainsi les devoirs d’un seigneur envers ses serfs.

Guillaume n’arrive pourtant pas à ses fins puisque Clément également présent dans la bataille le tue.

Le tournant décisif a finalement lieu lorsque Clément fait de Gauthier un chevalier.

L’homme mystérieux fait alors son apparition faisant le lien entre l’accident de Jean en 2013 et la raison de son aventure en 1214 conduisant à une issue tout aussi tragique.

Le dénouement arrive donc comme un soulagement pour le jeune ouvrier/soldat avec la résolution de ses difficultés en ayant influé sur la destinée d’un de ses ancêtres.

Le principal est alors obtenu : le sauvetage de Sophie avec en toile de fond le souvenir éternel d’Adeline.

En conclusion, bien que à l’origine peu attiré à la base par les romans historiques, j‘ai été surpris et finalement séduit par « Au-delà d’un destin ».

Si j’ai assez peu goûté les minutieuses descriptions de la vie quotidienne au Moyen-âge et trouvé que l’auteur chargeait plus que de raison la mule d’un point de vue du pathos familial du héros, j’ai en revanche apprécié la construction habile du roman, et son idée centrale particulièrement séduisante consistant à imaginer qu’on pouvait peut être racheter sa vie en modifiant par ses actes le cours de son passé.

Mais plus que par son style, sa thématique, sa construction ou la passion forte de l’auteur pour le médiéval, « Au-delà d’un destin » m’a séduit en raison de la puissance de la charge émotionnelle qu’il délivre en une ultime déflagration en pleine face du lecteur.

Si Jean-Marc Dhainaut est parvenu à séduire un lecteur dont les goûts sont aussi éloignés en apparence de son univers, c’est que son talent d’écrivain est bel et bien réel!

Commentaires