Rammstein: Paris (Rammstein)

 



En 2017, Rammstein enregistre un de ses concerts grandioses au Palais Omnisport de Paris Bercy.

Ovni musical apparu au milieu des années 90, Rammstein a su imposer son style propre mélangeant metal industriel « martial » avec un chant guttural en allemand pour devenir l'un des plus grands groupe de metal du monde.

Mais cette réputation, indépendamment de l'originalité et de la qualité de la musique proposée s'est aussi construite sur scène avec un goût marqué pour la controverse, que d'aucuns jugent indissociable du heavy metal.

« Rammstein : Paris » s'inscrit dans cette lignée, avec immédiatement les meilleurs morceaux du groupe « Sonne » archétype de la musique du groupe combinant riffs d'une lourdeur titanesque et émotion virile.

Mais Rammstein sur scène ne serait pas Rammstein sans l'usage immodéré et inégalé de la pyrotechnie : les lances-flammes font donc logiquement leur apparition sur « Wollt ihr das bett in flammen sehen » vieillerie toujours aussi simple/efficace sur scène.

Plus d'émotion sur « Keine lust » avec une face plus lente et mélancolique également appréciable puis « Sehnsucht » autre grand classique relance l'implacable kriegmachine qui culmine à son apogée de puissance sur la doublette « Asche zu asche » et « Feuer frei ! ».

Impossible de ne pas vibrer sur « Mutter » et sa puissance émotionnelle enivrante.

Le mauvais goût revendiqué des Allemands s'affiche sur « Mein teil » dans lequel Till Linderman le leader/chanteur apparaît en cuistot maculé de sang dans une référence affichée au canibalisme pour cuisiner son clavieriste Christ Lorentz dans un grand chaudron !

Après « Du riechst so gut » plus poussif vient le très martial « Links 2-3-4 » auto caricature affirmée sur les rumeurs de nazisme collant immanquablement à un groupe allemand doté d'une image aussi forte.

On croit ensuite à la fin du concert après « Du hast » plus grand hit de Rammestein enchainé du calme « Haifisch » mais après un break savamment distillé les Allemands réapparaissent habillé en tenue sado-maso et tenue en laisse par leur batteur Christoph Schneider, salement travesti.

Durant « Buck dich » et « Man gegen Man » Linderman stimule une sodomie brutale sur Oliver Riedel et envoie également à l'aide d'un faux sexe en plastique des litres de faux sperme sur une foule ravie.

Après ce passage aussi glauque que choquant la tension redescend sur « One dich » nouvelle ballade mélancolique et on termine avec une nouvelle pluie de hits incroyables : « Mein herz brentt » le délicieux « Amerika », le puissant « Ich will », l'enivrant « Engel » son sifflement harmonieusement marié aux chœurs féminins, avec un dernier outrage « Pussy » et l'hommage à Paris « Fruhling in Paris ».

En conclusion, « Rammstein : Paris » permet de capturer toute la démesure de Rammstein sur scène.

Surpassant ses maitres, notamment Kiss, Ac/Dc ou meme Metallica par des shows demesurés dans lesquels les flammes des flammes omniprésentes ainsi que des scènes choquantes contribuent à placer Rammstein dans un catégorie « autre », ce Dvd interdit aux mineurs ou aux personnes sensibles demeure un témoignage de l'impact (et du succès) des Allemands sur scène.

Et derrière le show et les outrances, sans doute le plus important, la musique novatrice et d'excellente qualité !

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