Belem (Edyr Augusto)
Paru en 1998, « Belem » est le premier roman du Brésilien Edyr Augusto.
Johnny, un coiffeur de la jet-set de la ville de Belem est retrouvé mort chez lui dans ce qui ressemble à une overdose.
Chargé de l'affaire, l'inspecteur Gilberto Castro, découvre dans son enquête de routine, des cassettes vidéos impliquant des activités pédopornographiques cachées.
Cette découverte change la donne et oriente l’enquête sur un homicide, confirmé par une analyse de l'IML qui met en évidence une consommation anormale d'héroine.
En s’intéressant à l'entourage de Johnny, originaire du Surinam, Castro découvre que derrière la façade de coiffeur mondain et ouvertement homosexuel, se cachait un homme plus complexe, entretenant également des liaisons avec des femmes mariées ou non.
Rapidement Rai, une de ses liaisons dont la fille a été victime des agissements pédopornographiques de Johnny est suspectée du meurtre.
En parallèle l'assassinat sauvage d'une de Babalu, une jeune et belle adolescente de Belem piégée dans une soirée « orgie » avec des notables, pousse Castro qui connaissait la victime à une enquête serrée le menant sur la trace d'un puissant baron local de la drogue, Cristovão.
Mais l'homme est dangereux et fait le
vide autour de lui, n'hésitant pas à faire enlever et éliminer
Bode l'adjoint de Castro, pris dans le même piège qu'Albertino, petit
coiffeur travaillant dans le même salon que Johnny et Alberto footballeur amant de sa femme Sabrina...
Lola la femme de ménage de Johnny disparaît également...mais Castro, poussé vers la sortie par son alcoolisme prononcé, s'accroche et refuse de repasser son enquête à des autorités plus compétentes comme la police fédérale.
Malheureusement il est piégé par Selma, une séduisante jeune femme gravitant autour de l'entourage de Johnny mais étant sous la coupe de Cristovão avec qui elle a un enfant. Enlevé à son tour, Castro n'échappera pas à un assassinat sommaire, tout comme Selma devenue également gênante.
Heureusement, Johnny qui était en réalité un trafiquant de drogue de grande envergure avait avant de mourir dissimulé dans une disquette des preuves compromettant son « associé ».
Cette disquette est finalement découverte sur un corps emmuré par un couple sans histoire réalisant des travaux d'aménagement du maison.
En conclusion, « Belem » est un roman assez court, marqué par un style vif et percutant.
Certes l’enquête impliquant cruels trafiquants de drogues, un policier solitaire, divorcé et alcoolique, et jet-setteurs sexuellement libérés n'a rien de bien révolutionnaire mais le talent narratif d'Augusto suffit à tenir le lecteur en haleine.
Plus que son aspect « polar » finalement assez conventionnel, « Belem » se remarque donc par son style et ses portraits des « petites gens » du Nord du Brésil devant lutter pour survivre et voir souvent leurs aspirations à une vie meilleure fracassée par une réalité brutale.
Augusto un auteur à suivre !
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