Au nom du Japon (Hiro Onoda)

 



Publié en 2020, « Au nom du Japon » est un livre hors norme basé sur le journal d'Hiro Onoda, un soldat japonais qui durant la Seconde guerre mondiale, resta 30 ans sur l'ile de Lubang aux Philippines en restant persuadé que son pays allait gagné la guerre.

Dans une première partie aussi courte que peu captivante, Onoda raconte sa jeunesse, sa passion pour le sabre japonais, le Kendo, ses quelques années d'insouciance en Chine à travailler comme commercial sous la protection de Tadao, son frère plus âgé, avant son incorporation dans l'armée.

Affecté aux commandos, Onoda suit un entrainement particulier qui met, de manière assez inhabituelle, le sacrifice ultime au second plan pour préserver avant tout la mission.

A Lubang, Onoda reçoit l'ordre de réaliser une opération de sabotage en faisant exploser pont et aéroport pour ensuite entrer en guérilla dans la jungle.

Malheureusement, la supériorité militaire américaine réduit à néant ses plans et il est forcé de se replier avec un petit groupe d'hommes dans les montagnes de l'ile, moins peuplées.

Homme au mental de fer, Onoda déplore la faiblesse de ses camarades, pleurnichards, moins courageux et moins endurants que lui face aux privations.

Les raids menés par les Américains pour « nettoyer » l'ile, déciment rapidement ses compagnons et rapidement il ne reste que trois soldats autour de lui, Shimada, le robuste campagnard, Kosuka le courageux et le plus fragile Akatzu.

Ensemble ils organisent leur vie dans la jungle, et passent maitres dans l'art de la survie.

La question de l'eau et de la nourriture est résolue par les nombreuses rivières de l'ile, la présence de bananes, noix de coco et surtout de vaches appartenant aux paysans philippins de la plaine.

Pour se protéger de la pluie, ils construisent des abris démontables et pour échapper aux soldats philippins, changent régulièrement d'endroit.

Mais la pression psychologique est la plus dure, avec les multiples messages, largués ou diffusés par leurs « ennemis » en les incitant à se rendre après la reddition de leur pays.

En bon soldat, Onoda refuse d'y croire, croyant à des manipulations. Ni la désertion d'Akatzu, ni la mort de ses camarades sous les balles ennemis n'y changeront rien, il continue seul sa lutte silencieuse.

La rencontre avec un touriste japonais, change sa vision des choses et le pousse à se rentrer à un endroit pour récupérer un message de sa hiérarchie lui demandant de rencontrer le major, Taniguichi afin de lui signifier la fin de la Guerre et donc de sa mission.

Lors de son retour au Japon en héros, Onoda réalise enfin l'absurdité de son destin !

En conclusion, malgré un démarrage poussif, « Au nom du Japon » est un ouvrage prenant narrant une aventure hors norme, dans laquelle on oscille entre admiration pour la détermination d'Onoda ou atterrement quant à son obstination fanatique à continuer une lutte absurde durant 30 ans.

Certes la mentalité de « sacrifice » du Japon du Xxieme siècle est pour beaucoup dans le parcours d'Onoda mais comme le monte son récit, il est le seul de ses camarades a avoir été capable de tenir tout ce temps dans un milieu hostile, truffé d'animaux venimeux tout en échappant aux patrouilles des soldats ennemis.

Un roman fort donc mais aussi émouvant lorsqu' Onoda revenant à la réalité de la vie civile, découvre qu'il a mené ce combat pour rien et a laissé filé ses plus belles années !

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