X-men, l'intégrale 1989, tome 2 (Chris Claremont, Terry Austin, Sally Pashto, Mike Vosburg, Marc Silvestri, Jim Fern, Jim Lee, Rick Leonardi)
Retour aux comics avec « X-men, l’intégrale 1989, tome 2 » dans lequel Marc Silvestri prend la place de Louise Simonson aux dessins avec toujours aux commandes le maitre Chris Claremont.
La première partie pourtant signée Terry Austin (scénario) et Mike Vosburg (dessins) monte le sexy et solaire Dazzler/Alison Blair en proie à une inversion de personnalité avec l’agent Diamondback.
En réalité, les deux super héroïnes ont été capturées par une créature difforme répondant au nom de Mr Jip, qui maitrisant la magie noire a inversé leurs personnalités et espère ainsi contraindre les X-men à récupérer quatre objets magiques possédés par la Société du serpent, organisation criminelle travaillant pour le compte de deux mystérieux commanditaires Ghaur et Llyra.
Basés à présent en Australie, les X-men trouvent donc un prétexte pour repartir à l’action et se font ainsi téléporter par leur mystérieux ami aborigène Gateway (Talisman) aux quatre coins du globe.
En Terre sauvage, Wolverine et l’esprit de Diamondback dans le corps de Dazzler, pénètrent dans une base secrète et triomphent aisément d’une équipe dirigée par Aspic.
Avec une Dazzler privée de ses pouvoirs et peu à l’aise, Wolverine fait à lui seul la différence, le costaud Vipère heurtante et le ringard Boomslang ne pesant pas bien lourd une fois les rafales de venin d’Aspic neutralisés.
Dans une ville de l’Ohio abandonnée, Colossus parvient non sans peine à desserrer l’étreinte surpuissante d’Anaconda, Havok mis à mal par les facultés d’illusionnistes du Mamba noir s’en sort par chance tandis que Malicia écrase Coachwhip dont la seule arme est un fouet coupant.
En Islande, la situation est plus confuse mais l’équipe de la Société du serpent ne pèse pas bien lourd face aux éclairs de Tornade et aux pouvoirs télépathiques de Psylocke.
Bushmaster renonce sans combattre convaincu par les argument de Diamondback/Dazzler et seul Crotale provoque le seul accroc au plan en faisant effondrer une colline qui ensevelit le malheureux Longshot.
Une fois chez Mr Jip, la discussion tourne à l’orage, mais le monstre accepte finalement de libérer ses otages en réintégrant leurs esprits dans leurs corps respectifs, mais se fait in extremis dérober ses précieux objets par Sidewinder l’ex chef de la Société du serpent évincé par Cobra qui peut ainsi les remettre à ses commanditaires contre un belle somme d’argent.
Sally Pashto (scénario) et Jim Fern (dessins) introduisent une nouvelle venue chez les X-men, la jeune adolescente un peu paumée Jubilé, qui téléportée par Gateway en Australie trouve refuge dans les sous sols de la base déserte des X-men.
Américaine d’origine chinoise, Jubilé dont le principal pouvoir, mal maitrisé est de projeter des feux d’artifices pouvant aboutir à des explosions plus puissantes qui lui permettent de se défaire d‘une attaque de chien cyborg, apporte un vent de fraicheur à des X-men plus adultes.
Chris Claremont et Marc Silvestri prennent ensuite le relai et changent brutalement de registre pour montrer une fusion intéressante entre les deux robots parmi les plus redoutables ennemis des X-men, le Moule initiale et Nemrod, tous appartenant à la classe des Sentinelles.
Le système du Moule semble prendre le dessus et intègre non sans peine Nemrod, créant ainsi un robot monstrueux représentant une véritable menace pour mutants et humains de la ville de New-York.
Le Moule profite de matériaux de chantier pour accroitre sa taille, devenant ainsi un colosse de métal et lance une attaque terrible contre Malicia dont le corps s’écrase sur une voiture transportant le sénateur Robert Kelly et sa femme Sharon, grièvement blessée dans l’accident.
Alors que Malicia s’apprête à plier face à la puissance de feu terrifiante du robot, les X-men volent à son secours, profitant de leur capacité à être indétectables aux senseurs électroniques, pour lancer une attaque combinée qui permet de détruire leur ennemi.
Mais les facultés de Nemrod s’activent, permettant au robot de se reconstituer et d’adapter de nouvelles tactiques de combat face aux attaques qui l’ont précédemment détruit.
Malicia a alors comme idée géniale d’absorber les pouvoirs de Colossus, de monter dans la stratosphère puis de plonger à des vitesses vertigineuses pour percuter le monstre et le désintégrer.
Alors que le Moule tente une nouvelle fois de se reconstituer, Dazzler a alors l’idée de le projeter dans une autre dimension en utilisant une amulette mystique, stratagème qui fonctionne même si Malicia est malheureusement elle aussi emportée.
Resté seul au chevet de sa femme morte, le modéré Kelly à présent ivre de douleur, contacte Sébastian Shaw et lui donne son accord pour démarrer un nouveau programme de création de robots anti mutant.
Avec Jim Lee aux dessins, une nouvelle menace entre en action, le groupe des Reavers, criminels cyborg crées ou recrutés par Donald Pierce, ex membre du Club des damnés.
Pierce consacre toute son énergie à capturer et tuer Wolverine, son ennemi personnel.
Les membres les plus redoutables de son équipes sont Lady deathstrike, pratiquement son bras droit, le vicieux Playboy le reste étant de facture moins impressionnante, que ce soit Cabèche, le chenillé Brisos ou les trois ex mercenaires du Club massacrés par Wolverine : Reese, Cole et Macon. De leur coté, les X-men sont pris par surprise par le robot Nanny capable de les faire régresser à l’état infantile pour tomber sous son contrôle.
Psylocke, Havok et Dazzler subissent ce traitement et attaquent la base australienne des X-men.
Il se heurtent à Tornade et Colossus dans un combat extrêmement violent.
L’intervention surprise de Jubilé dérègle les circuits de Nanny et l’oblige avec son garde du corps Peter à se replier vers son vaisseau.
Pris à partie par le pouvoir élémentaire de Tornade, leur fuite est retardée, ce qui laisse le temps à Havok qui a repris ses esprits de caler une terrible rafale de plasma qui les désintègre… tuant du même coup Tornade !
Avec Silvestri, les X-men en plein deuil souffrent en Australie tandis que Polaris désorientée et réfugiée au Chili tente vainement des les contacter.
Havok parvient néanmoins à localiser l’appel grâce à l’ordinateur central de la base et Gateway téléporte les X-men au Chili pour tomber en plein milieu d’une attaque surréaliste de créatures de la Terre sauvage.
Désorientés par le pouvoir d’une créature nommé Whiteout, les X-men doivent faire face à de vieilles connaissances, les colosses Gaza l’aveugle et Barbarus aux quatre bras et le batracien Aquarius.
Polaris est cependant capturée par Zaladane et emmenée en Terre sauvage près de l’Antarctique.
Après avoir surclassé Ka-zar, Shanna et Nereel, Zaladane se revendique en effet comme la reine de la Terre sauvage et désire utiliser la technologie supérieure du Maitre de l’évolution pour faire muter Polaris.
Infiltré pour sauver sa bien aimée, Havok est découvert et capturé par Lupo une créature mi homme mi loup ayant une haine personnelle contre lui.
Zaladane semble posséder une grande palette de ressources, notamment le génie scientifique de Cervico seul capable de contrôler les appareils du Maitre et Larve, une créature capable de contrôler physiquement les corps des gens.
Larve utilise ses dons pour contrôler Colossus, Dazzler et Psylocke, aussi seule la réaction imprévue de Polaris dotée à présent d’une force surhumaine après sa mutation parvient à briser ce processus à sens unique.
La révolte de Polaris sème la confusion, permettant à Psylocke de briser le contrôle de Larve et de libérer les X-men.
Zaladane est éjectée par Havok, ses sbires aisément vaincus et même si la menace n’est pas complètement éliminée les X-men préfèrent entrer en Australie. De retour en Australie, Pierce et ses Reavers s’acharnent sur Wolverine, crucifié en plein soleil, en de pénibles séances de torture.
Soumis au délire dans ce corps se refusant de mourir en raison de son pouvoir guérisseur, Wolverine voit en rêve lui parler ses proches : Psylocke, Kitty Pride, Dents de sabre, Tornade, Jean Grey, Mariko Yashida, Carol Danvers…
Il est même abandonné de manière surprenante par ses coéquipiers qui découragés préfèrent sous l’influence de Psylocke quitter les lieux pour se retirer dans une autre dimension.
C’est donc finalement la jeune Jubilé qui vient à son secours, le soustrayant sous la plume de Rick Leonardi à la folie des Reavers.
Rendu fou par cette fuite, Pierce lâche ses cyborgs sur la base, ce qui provoque une traque délicate dans chaque recoin que connait à présent Jubilé.
Wolverine toujours affaibli, blessé et choqué, gagne ainsi de précieux instants pour récupérer, réussissant à noyer une partie des Reavers après l’éclatement d’une canalisation reliée à un lac pour affronter en personne Pierce.
Le combat tourne court grâce à Jubilé qui ensevelit Pierce sous un mur.
Pendant que les Reavers pansent leurs blessures, on retrouve Tornade sous les traits d’une adolescente récupérée inconsciente dans l’Illinois et prise en charge par une équipe médicale.
L’histoire se complexifie lorsque Forge l’ex amant de Tornade la voit dans une transe prisonnière de son ex bourreau, le mutant égyptien Amahl Farouk.
Echappée de la Terre sauvage à bord d’un navire de pèche, Polaris est finalement récupérée par le Hurleur et Moira Mc Taggert qui la recueillent dans leur laboratoire de l’ile de Muir en Ecosse, sans se douter que Pierce les a designé à ses Reavers comme cibles à abattre.
Le Hurleur est abattu d’une balle en pleine poitrine sous les yeux d’Amanda Sefton, sorcière de son état et en visite sur l’ile mais finalement soigné par un des guérisseurs Morlock présent sur l'ile.
Amanda mobilise les défenses de l’ile constituées de Tom Corsi, Sharon Friedlander deux indiens et Polaris dotée à présent d’un physique à la Miss Hulk.
Ceux-ci s’avèrent utiles lorsque les Reavers attaquent violemment, arrosant tout ce qui bouge à l’aide de leurs puissantes armes à feu.
Daniel Haller, un des Morlocks gardé sur l’ile, plus connu sous le nom de Légion, sème le trouble dans le combat, faisant pencher la balance de l’un ou l’autre des cotés au gré de son psychisme perturbé.
Amanda dont les pouvoirs magiques ne suffisent pas face à des cyborgs, est capturée non sans une farouche résistance.
Remis de ses blessures, le Hurleur démolit Brisos et aidé par la super force de Polaris prend le dessus sur Cabèche et le redoutable Playboy aux tentacules vénéneuses.
Malgré cela, les deux héros sont mis KO par un force mystérieuse, jouant cette fois du coté des Reavers.
La situation délicate de la défense de l’ile, pousse Forge à convaincre la Freedom force de Mystique à intervenir.
Un moment équilibré, le combat penche de manière surprenante du coté des Reavers, Avalanche étant éventré par les griffes de Lady deathstrike, Mur électrocuté par Pierce en personne, l’invulnérable Colosse coulant également de manière inexpliquée par Légion qui bloque également les pouvoirs de Pyro.
Mystique découverte par Pierce, seul Forge peut à l’aide d’un fusil à haute précision tuer les Reavers en commençant par Cabèche ce qui force Pierce à la fuite.
Le bilan est néanmoins lourd pour Freedom force avec en prime la mort de Destinée, amie proche et mentor de Mystique.
Dans l’Illinois, l’agent Reisz du FBI approche la jeune Tornade, endormant la méfiance des médecins, pour se révéler un puissant télépathe à la solde Farouk et pour finir sous la plumme de Jim Lee, Matsuo Tsurayaba, chef de la Main propose à Hong-Kong une alliance avec le puissant Mandarin en lui livrant Psylocke récupérée vulnérable et dont les traits ont été modifiée pour ressembler à une asiatique athlétique à couper le souffle.
Longuement conditionnée mentalement par la Main, Psylocke tue symboliquement ses amis pour récupérer un à un les anneaux du Mandarin et devenir ainsi sa servante.
En conclusion, « X-men, l’intégrale 1989, tome 2 » est une copieuse intégrale pouvant se lire à plusieurs niveaux.
Difficile de prendre au sérieux la Société du serpent, équipe de troisième couteaux, sympathiques pour affronter Captain america ou Daredevil (encore que ?), mais incapable de rivaliser avec des X-men comme Tornade, Malicia, Colossus, Havok ou Psylocke.
Le style particulièrement pauvre de Vosburg n’arrange il est vrai pas les affaires d’Austin et il faut attendre Chris Claremont pour monter le niveau, avec une excitante histoire de robots sentinelle auto adaptatif du futur sur fond de drame personnel d’un sénateur américain.
Bien que je ne sois pas fan de Silvestri, son style demeure correct même si la finesse et la beauté de Jim Lee, lui ait pour moi largement supérieure, notamment par le superbe graphisme de la nouvelle Psylocke aux traits asiatiques, véritable bombe sexuelle devenue l’esclave du puissant Mandarin de Hong Kong.
Dans le registre des valeurs sure, l’aventure en Terre sauvage face à une nouvelle super méchante Zaladane, tient la route par son ampleur et son dépaysement, tandis que la large part laissée aux Reavers m’a parfois agacé notamment avec le style affreux de Leonardi, indigne pour moi de dessiner les X-men.
Le lecteur est en effet écœuré de l’acharnement de Pierce sur le corps martyrisé de Wolverine et de la brutalité de ses stupides tueurs aveugles s’en prenant à des X-men affaiblis, inexpérimentés, de second ordre ou lorsqu’ils sont de premier ordre comme le Hurleur, Polaris ou le Colosse, mystérieusement vaincus par les pouvoirs de l’étrange Légion.
Malgré ces choix discutables, une intégrale riche, dense, laissant entrevoir de captivantes histoires personnelles autour de Tornade poursuivie par son passé, Polaris asservie au Mandarin, Havok au tempérament difficilement contrôlable, ou la petite nouvelle Jubilé aide précieuse pour soutenir un Wolverine à bout de souffle.
Reste qu’avec des dessinateurs de plus haut niveau, le plaisir aurait sans doute été décuplé !
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