Cours de tae kwon do, la technique du tchagui (Pil Won Park)

 


Comme vous le savez le sport tient une place non négligeable dans mon existence aussi est-ce à présent le tour du tae kwon do, art martial coréen que je pratique depuis trois ans à présent.

Paru en 1997 puis réédité sous un format plus sexy en 2005, « Cours de tae kwon do, la technique du tchagui » de Pil-Won Park, ceinture noire cinquième dan, fait partie de ces innombrables ouvrages didactiques visant à vulgariser la pratique des arts martiaux dans le monde et en France plus particulièrement.

Comme souvent, une courte introduction historique s’avère nécessaire pour présenter un art martial coréen existant sous plusieurs formes avant d’être unifiées au milieu du XX ième siècle et d’être ensuite érigé au rang de sport national en 1971.

Après tout s’enchaine, la reconnaissance internationale, l’approche comme discipline olympique à Séoul en 1988 puis Barcelone en 1992 avant d’accéder finalement enfin au statut tant convoité de sport olympique à Sydney en 2000, au détriment de son grand rival, le karaté.

Contrairement aux idées reçues, le tae kwon do est un sport complet, qui bien qu’utilisant majoritairement les jambes, ne délaisse pas les autres parties du corps (poings, coudes, genoux, tibias) et les techniques de self défense.

La première difficulté et non des moindres dans sa pratique est l’acquisition du langage de base avec les quelques rudiments de coréen classifiant les différents types de coups de pied (tchagui) : ap pour les coups de pied de face, bandal pour le coups de pied demi circulaire, dorlyo pour les coups de pied circulaires, yeup pour les coups de pieds latéraux et enfin nal pour celui de face en diagonale.

Bien sur suivant les types de coups de pied, les zones utilisées varient : dui pour le talon, nal pour le tranchant et deung pour le dessus du pied.

On complètera par les jourougui pour les coups de poings avec également les variantes associées : de face, circulaires, de haut vers le bas ou de bas en haut, avec un ou deux poings.

Mais avant de porter le moindre coup mieux vaut connaitre les positions (seugui) à adopter : c’est ainsi que viennent ap seugui position de marche « naturelle » jambes à 30° l‘une de l‘autre, ap koubi position basse avancée avec une jambe avant fléchie et une jambe arrière en extension, jou tchoum suegi position dite du cavalier pieds sur la même ligne utile pour déclencher des séries de coups de poing et quantité de variétés comme le duit koubi, avec également une jambe fléchie et l’autre tendue le corps positionné de trois quart.

Toujours dans le travail des membres supérieurs viennent ensuite les blocages (makgui), are niveau bas, momtong moyen, eulgoul visage avec à chaque fois des variantes suivant les positions des mains ouvertes (han sonnal) ou fermées.

A chaque mouvement correspond des rotations des bras ou du buste afin de donner l’impulsion nécessaire pour bloquer le coup arrivant au corps, au visage ou même au bas ventre.

L’ouvrage révèle l’existence de makgui avec les jambes pour bloquer des coups de poings.

L’auteur décompose ensuite la multitude de coups de pieds en introduisant plusieurs techniques nouvelles : les coups de pieds de face tendus (podo) ou poussés (milo) destinés à repousser plutôt que frapper un adversaire.

Plus dynamiques viennent les coups de pieds marteau (nae ryo), fouettés (frou ryo) et les violents mouroupe à l’aide du genou.

Impossible également de parler de tae kwon do sans présenter les coups de pieds retournés et sautés, les fameux mamdorlyo et touio qui ont fait la réputation de ce sport en raison de leur aspect ultra spectaculaire.

La encore ils se déclinent sous toutes les formes possibles qu’elles soient fouettés poussées, écrasées avec des images de sauts extraordinaires de souplesse, de coordination et de maitrise.

Viennent ensuite les coup de pieds accompagnés de déplacement avant destinés à en doubler l’impact et les enchainements d’une jambe à l’autre.

Une fois les multiples combinaisons explorées vient le temps du combat, le kyorougui qu’il soit à partir de mouvement préalablement codifiés avec un nombre impressionnant de parades, blocages, contre allant jusqu‘à la saisie et l‘amenée au sol, plus libre mais encadré (chihap) dans une pratique sportive avec plastron, casque, protections bras/jambes et coquille et système de points à la touche au dessus de la ceinture, la principale différence avec la boxe américaine ou le karaté étant l’interdiction de coups de poings au visage.

La encore les techniques les plus efficaces en combat sont présentés avec quelque blocages, retraits mais surtout beaucoup de retournés et/ou sautés.

On termine avec le combat libre sans protection qui ressemble le plus à de la self défense avec blocage de coups aux parties, saisies, projections, frappes au sol avec cependant quelques bénéfiques mises en garde de sécurité quand aux règles de maitrise des techniques, de manque de concentration ou de préparation.

En conclusion, « Cours de tae kwon do, la technique du tchagui » confirme de la conclusion à laquelle je suis à présent arrivée sur les vertus des sports de combats qui quels qu’ils soient développent la maitrise, la confiance et la sérénité.

Après avoir tâté de boxe française, de ju jitsu et de tae kwon do, je peux dire que les bienfaits sont similaires avec une école de rigueur et de respect.

Bien entendu, je n’ai jamais pratiqué en compétition et ai d’autres centre d’intérêts même sportifs que les sports de combat, mais je trouve que pour faire face à un monde extérieur parfois stressant ou les rapports de force, les obstacles et l’agressivité sont souvent sur notre chemin, des sports comme le tae kwon do peuvent participer à un renforcement psychique et physique de l’individu.

Alors on pourra reprocher à « Cours de tae kwon do, la technique de tchagui » ces innombrables techniques aux noms complexes à assimiler et de ne pas se consacrer à l’art de poom se, figures essentielles dans les passages de grade de ce sport, mais l’ouvrage atteint pour moi son but initial : donner les informations nécessaires pour acquérir les bases théoriques et pratiques, ce qui à mes yeux compte déjà beaucoup !

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