Jarhead (Sam Mendes)
Nous changeons à présent d’univers avec « Jarehead » film américain de Sam Mendes.
Sorti en 2005, « Jarhead » est une adaptation des mémoires de l’ancien Marine Anthony Swofford incarné ici par Jack Gyllenhaal, qui a participé à la première Guerre du Golfe, durant l’année 1990-1991.
Après avoir renoncé à aller à l’Université pour suivre des études supérieures, Swofford suit par tradition familiale le difficile apprentissage de la vie de Marines, avec un processus de conditionnement physique et mental particulièrement éprouvant.
Pris en main par le Sergent Siek (Jamie Foxx), il apprend à surmonter sa peur, ramper et tirer au fusil d’assaut.
Lorsque Saddam Hussein envahit le Koweït en 1990, les Etats-Unis réagissent et déclarent la guerre à l’Irak.
L’opération « Tempête du désert » est alors déclenchée avec l’envoi de troupes au sol, notamment les fameux Marines de Swofford, qui comprennent qu’ils vont réellement devoir faire la Guerre.
Dans une ambiance virile et brutale, Swofford et ses camarades se rendent sur place pour s’acclimater au désert Saoudien en vue de leur intervention en Irak.
Rapidement chauffés à blanc par la fournaise, le stress,l’inactivité et de curieux médicaments expérimentaux qu‘ils ingèrent pour se protéger des armes chimiques, les Marines qui ne rencontrent que des bédouins, perdent peu à peu les pédales à l’instar de Fowler (Evan Jones) agressif et stupide ou le fragile Fergus (Brian Geraghty) qui met le feu par inadvertance au campement pendant une fête de mauvais gout ou les hommes boivent, dansent et se déguisent.
Chargé de monter la garde, Swofford écope de punitions humiliantes comme nettoyer les latrines ou purger son alcool en plein soleil sous les yeux consternés de la troupe.
Le manque de femmes pousse également les Marines a fantasmer sur les photos de leurs petites amies respectives aussi lorsque Swofford apprend que la sienne, Kristina (Brianne Davis) le trompe, se montre t il très affecté.
Heureusement Siek veille à le soutenir et décide de mettre la troupe en marche après avoir subi un premier bombardement irakien.
En réalité, les Marines découvrent qu’ils n’ont qu’un rôle de figuration, car c’est l’aviation qui fait l’essentiel du travail avec quelques fois des ratés comme des bombardements erronés sur leurs propres troupes.
L’avancée dans le désert les fait découvrir le résultat des bombardements avec des corps calcinés engoncés dans des carcasses de bus ou de voitures.
Toujours sans avoir tiré le moindre coup de feu, les Marines reçoivent l’ordre de nettoyer les puits de pétroles mis en flammes par l’armée irakienne.
Swofford souffre dans cette atmosphère de pétrole saturant l’air et est révulsé par la vision de cadavres, au contraire de Fowler qui en éprouve un plaisir malsain.
Arrivés à proximité d’un poste de commandement irakien, les Marines reçoivent l’ordre par un colonel Kazinski (Chris Cooper) d’abattre un gradé du camp adverse.
Swofford,son ami Chris Kruger (Lucas Black) et Fowler prennent alors place comme tireurs d’élite pour abattre leur cible mais sont une nouvelle fois stoppés par un sous officier qui leur ordonne de ne pas tirer pour laisser l'aviation bombarder la zone.
Malgré leur frustration, les Marines obéissent et reviennent vers leur camp pour fêter la fin de la guerre, toujours sans avoir tiré un seul coup de fusil.
Le retour à la vie civile est dur pour les Marines, Swofford perdant sa petite amie et la plupart d’entre eux trouvant des boulots alimentaires.
Pourtant malgré le changement de contexte et le retour à une vie normale, Swofford reste hanté par son séjour en Irak ..
En conclusion, « Jarhead » est un film atypique, éprouvant, démythifiant le rôle des Marines employés durant la Guerre du golfe à des taches annexes tandis que les avions liquident l’armée de Saddam Hussein.
On y découvre des hommes sous pression qui sous des dehors de brutes viriles sont en réalité rongés par des sentiments de frustration et d’inutilité.
Volontairement rebutant sur la dureté de la vie militaire vue au travers d‘un homme trop fragile psychologiquement pour la supporter sans dommage, « Jarhead » reste une œuvre pénible et douloureuse à regarder, qui ne m’a guère enchanté !
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