La piscine (Jacques Deray)

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Temps estival oblige, il me paraissait rafraichissant de visionner « La piscine » de Jacques Deray.

Sorti en 1969, « La piscine » tranche avec les œuvres habituelles du réalisateur plus connus pour ses polars musclés et machistes dont « Borsalino » est l’un des plus pures incarnations.

Nous sommes ici dans l’arrière pays de Saint Tropez ou un couple composé de Jean-Paul Leroy (Alain Delon) et sa femme Marianne (Romy Schneider) prend des vacances au soleil dans une somptueuse villa dotée prêtée par des amis en voyage.

La particularité de cette villa est de disposer d’une grande piscine ou le couple visiblement très amoureux, s’ébat longuement et prolonge même ses ablutions par des étreintes torrides sous le soleil estival.

Mais l’arrivée impromptue du producteur de disques Harry Lannier (Maurice Ronet), l’ex amant de Marianne et de sa fille l’énigmatique Pénélope (Jane Birkin) issue d’une liaison avec une anglaise vient troubler cette oisiveté lascive.

En effet un jeu étrange et malsain s’instaure avec un Harry sans gêne agissant en male dominant avec Marianne qui se prête complaisamment à ses avances.

Plus fragile et timide, Jean-Paul assiste en apparence passif aux extravagances flamboyances du producteur capable de rameuter sans crier gare une vingtaine de personnes à la villa pour organiser une fête surprise.

Il est vrai qu’il vit assez mal sa situation d’échec dans son ancien métier d’écrivain, ce qui ne contribue pas à son épanouissement.

Pourtant, Jean-Paul va lui aussi contre attaquer vicieusement en s’attachant à séduire Pénélope, en profitant de sa jeunesse, de son inexpérience et du refus qu’elle a de ce père longtemps absent qu’elle connait finalement à peine.

Avec force sous entendus et situations scabreuses, la situation finit par se tendre dans un jeu à quatre de plus en plus irrespirable.

Rien ne va plus entre Jean-Paul et Marianne et le couple envisage pour la première fois une séparation à la fin de l’été.

Un soir pourtant, Harry rentre ivre et fou de rage après avoir appris que Jean-Paul a couché avec sa fille et le vitupère de manière humiliante.

Jean-Paul encaisse en apparence sans broncher les assauts d’une rare violence de son rival mais réagit finalement en le projetant dans la piscine.

Entrainé dans une spirale de vengeance, il noie sans vergogne Harry dans la piscine et remplace ses vêtements mouillés par des vêtements secs.

Fort logiquement une enquête de police a lieu, celle-ci est menée par l’inspecteur Lévèque (Paul Crauchet), qui flaire immédiatement une mort suspecte et s’attache à coincer Leroy en retrouvant les habits du mort.

Flairant le danger, Marianne prend à parti Jean-Paul et lui fait comprendre qu’elle sait pour Harry.

Pourtant, malgré sa douleur de femme trompée et sa peur de voir Jean-Paul partir avec Pénélope, elle accepte de le couvrir et ne révèle rien au policier.

Finalement, Jean-Paul échappe à la police, Pénélope quitte la villa et le couple unit dans l’épreuve se retrouve à nouveau seul.

En conclusion, malgré son statut de classique, « La piscine » est un long film plombé par une réalisation comme anesthésiée par le chaud soleil méditerranéen.

Deray s’attarde interminablement sur son couple de stars qui s’épanche complaisamment dans des scènes à la sexualité trouble.

Delon est ici encore en pleine jeunesse et visiblement fier de sa beauté froide, quand à Schneider, elle joue à outrance de sa peau tannée par le soleil faisant encore plus ressortir ses yeux bleus.

Ces deux acteurs éclipsent les rôles secondaires, comme l’arrogant Maurice Rouet et l’insupportable Jane Birkin qui minaude à l’extrême.

Il ne se passe donc pas grand-chose dans cette ambiance rétro-chic ensoleillée et le spectateur passe la plus tard de son temps à s’ennuyer ferme en contemplant l’oisiveté exaspérante des protagonistes de ce drame psychologique.

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