Le cercle rouge (Jean-Pierre Melville)
Le cinéma de Jean-Pierre Melville appartient certes à une autre époque bien révolue, mais demeure pour beaucoup une référence tout particulièrement dans le domaine du film policier.
Sorti en 1970, « Le cercle rouge » est son avant dernier et est considéré comme un classique du film de genre avec une pléiade de stars de l’époque.
Deux histoires se déroulent en parallèle : d’un coté Corey (Alain Delon) ex détenu à Marseille fraichement sorti de prison à qui un gardien corrompu donne un tuyau pour un cambriolage dans une bijouterie, de l’autre Vogel (Gian Maria Volonte) détenu en cavale après qu’il ait faussé compagnie au commissaire Mattei (André Bourvil) dans un train.
Corey note l’information mais revient vite à ses anciennes habitudes de gangster en extorquant une forte somme d’argent à Rico (André Ekyan) un de ses anciens associés qui l’a fâcheusement oublié durant son séjour à l’ombre.
Mais Rico lance contre lui deux premiers tueurs que Corey élimine avec une grande maitrise dans une salle de billard.
Puis son chemin croise celui de Vogel qui se cache dans le coffre de sa voiture pour échapper aux battues des policiers.
Se découvrant des points communs, les deux truands sympathisent après que Corey aide Vogel à passer les barrages policier et que ce dernier élimine pour lui deux nouveaux tueurs de Rico qui s’apprêtaient à l’exécuter dans un foret.
Le jugeant digne de confiance, Corey met Vogel dans la confidence pour le casse d’un bijouterie place Vendôme et Vogel lui conseille une connaissance à lui pour déjouer les systèmes de sécurité, un ancien tireur d’élite de la police appelé Jansen (Yves Montand).
Solitaire, alcoolique, schizophrène et victime d’horribles hallucinations, Jansen accepte pourtant l’affaire et se révèle un redoutable comparse capable d’établir un plan précis et coordonné pour le cambriolage.
Après une reconnaissance en se faisant passer pour des clients, les trois hommes masqués passent aux actes en pleine nuit.
Par son habilité démentielle au fusil, Jansen loge une balle dans l’orifice venant déconnecter les systèmes électriques commandant les alarmes tandis que Vogel et Corey neutralisent physiquement le gardien.
Les gangsters réussirent leur coup avec une efficacité maximum mais ont de grosses difficultés pour trouver un acquéreur sérieux de leur butin, la plupart d’entre eux reculant devant la coté trop tapageur de l’affaire.
Appâté par le commissaire Mattei qui se fait passer par un mafieux acquéreur potentiel, le trio fait confiance au patron de bar Santi (François Perrier) qui les présente, sans se douter que celui-ci est un indicateur que la police a forcé à collaborer.
Le piège se referme alors sur les trois hommes non sans que Vogel ait mystérieusement sauvé la vie de Mattei qu’il avait démasqué.
Les gangsters sont tous abattus plutôt que de se rendre et Mattei découvre avec stupeur que Jansen était un de ses anciens camarades de promotion.
En conclusion, manquant pour moi de rythme et de suspens, « Le cercle rouge » m’a plus intéressé par son ambiance froide et lugubre.
Les paysages y sont gris, désolés et même le monde de la nuit pourtant réputé festif, dégage une atmosphère de luxe triste et froid.
Melville tisse les liens entre ses personnages en avançant une vague théorie bouddhiste sur le coté prédestiné et inéluctable du télescopage des vies de ses quatre hommes.
La morale, symbolisée par un préfet philosophe parait simpliste, le mal est dans chaque homme, quel qu’il soit.
Bien entendu les acteurs sont bons mais pas exceptionnels.
Delon est égal à lui-même, dur, hiératique, froid et macho.
Bourvil a plus de mal à convaincre de sa dureté en policier tenace mais le meilleur de tous reste Yves Montand, remarquable en âme damnée de la police passée de l’autre coté du miroir.
En raison de son rythme lent et de son manque de punch inhérents vraisemblablement à son âge vénérable, je ne considère donc pas « Le cercle rouge » comme un grand film mais lui reconnait une certaine atmosphère et un certain sens de l’esthétique.
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