Le samouraï (Jean-Pierre Melville)

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 Ne désespérant pas de trouver enfin mon bonheur dans la filmographie complexe de Jean-Pierre Melville j’ai finalement visionné « Le samouraï ».

Sorti en 1967, ce célèbre polar raconte l’itinéraire de Jeff Costello (Alain Delon) jeune et mystérieux tueur professionnel qui élimine pour un contrat un patron de boite de nuit.

Costello apparait comme un professionnel très bien organisé, froid, dur et maitre de lui jusqu’à l’impassibilité.

Mais si il parvient grâce à un faux témoignage de sa maitresse Jane Lagrange (Nathalie Delon) et à un surprenant revirement d’une pianiste Valérie (Cathy Rosier) à échapper à l’interrogatoire du commissaire (François Perrier) , Costello rencontre tout de même des difficultés lorsque son commanditaire Wiener (Michel Boisrond) essaie de l’éliminer sur un pont.

Costello parvient à s’échapper mais est blessé au bras.

Il s’aperçoit qu’il est alors traqué à la fois par ses commanditaires et à la fois par les policiers qui ont réussi par chantage à faire craquer Nathalie.

Il réagit néanmoins en fauve blessé et cherche à remonter la piste de ses tueurs en faisant notamment parler Wiener venu une nouvelle fois l’éliminer.

Costello se rapproche également de Valérie pour qui il éprouve une mystérieuse et puissante attirance.

La pianiste semble jouer un double jeu étrange qui se confirme lorsque Costello découvre qu’elle habite chez son commanditaire.

Après avoir échappé à la police au cours d’une course poursuite effrénée dans le XX ieme arrondissement de Paris, Costello élimine son commanditaire et comprend que sa dernière cible est Valérie.

Il se rend donc une nouvelle fois dans la boite de jazz mais se fait tuer par la police au moment de tirer sur sa victime.

Une fois Costello mort, la police s’aperçoit que son arme était déchargée ce qui ouvre beaucoup d’hypothèses sur ses réelles motivations.

En conclusion, « Le samouraï » est pour moi de loin le meilleur film de Jean-Pierre Melville.

L’action n’est certes toujours pas formidablement rythmée mais le climat de tension sous jacente et l’esthétique grise délavée du film le rendent particulièrement intéressant.

Les acteurs sont tous ici fantastiques mais aucun d’entre eux ne peut rivaliser avec la présence et la beauté énigmatique, glacée et puissante d’Alain Delon.

Avec « Le samouraï » Melville gomme les lourdeurs et les clichés de ses films (amitiés viriles, femmes faciles) pour réaliser une fascinante épure stylisée du film policier.

Solitaire, impavide, fier et maitre de son art, son tueur agit par instinct avec une maitrise de lui toute asiatique.

Très ouverte, la fin du film offre de multiples interprétations, la mienne étant que Costello sait sa position sans issue et préfère mourir son arme à la main en une sorte de suicide rituel Seppuku de l’homme d’honneur s’apprêtant à faillir à sa mission soit par lassitude soir en raison des sentiments cachés éprouvés pour sa victime, ce qui peut être ici assimilé à de la faiblesse voir une faute impardonnable.

« Le samouraï » est donc une vraie réussite et créa donc un rôle mythique pour Alain Delon alors au sommet de son art minimaliste.

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