Amigos (Santana)

 

En 1976, Carlos Santana continue de sortir des albums avec une régularité forçant l’admiration et réalise « Amigos » à la pochette superbement psychédélique.

« Amigos » s’ouvre ainsi avec « Dance sister dance (baila mi hermana) » morceau fluide et aérien chanté par Greg Walker soutenu par des chœurs féminins, qui bascule dans sa seconde partie dans une approche plus instrumentale avec de grandes nappes de synthétiseurs orchestrées par Tom Coster.

Sur « Take me with you », la guitare de Santana est davantage mise en avant avec une alternance de rythmes soutenus puis plus détachés.

Walker reprend le microphone sur « Let me » au groove méchamment funky puis laisse, une fois n’est pas coutume les commandes au percussionniste Armando Peraza, pour chanter le titre le plus latino du disque « Gitano » infiniment plus fin et agréable que l’horrible morceau de Kendji Girac.

Mais le chanteur principale de ce disque restera quoi qu’il en soit Walker, plutôt irritant sur le très poussif  « Tell me Are you tired » et sa vibe disco.

Vient alors le titre le plus connu de Santana, « Europa (Earth’s crying heaven’s smile) » qui contribuera pour beaucoup à le faire connaitre hors des Etats-Unis, avec son rythme doux, lancinant et son ultime partie plus échevelée.

Pour terminer, « Let it shine » atrocement plombé par d’horribles synthétiseurs sur lequel Walker vient miauler avant de sa faire écraser par de gros chœurs gospels balourds.

En conclusion, beaucoup plus accessible que les derniers albums expérimentaux du groupe, « Amigos » fut un spectaculaire succès commercial et ouvrira le marché européen à Santana.

Cette réussite est cependant obtenue pour moi en reniant l’intéressante fusion rock-latino des débuts.

« Amigos » ratisse donc beaucoup plus large, vers la pop, la funk, introduit des synthétiseurs, fait appel à un chanteur très mainstream comme Greg Walker pour au final s’inscrire donc dans l’ère de son temps.

Tant mieux pour le compte en banque du guitariste, dommage pour la créativité…