Mektoub my love, canto uno (Abeldatif Kechiche)


 

 En 2018 sort « Mektoub my love, canto uno » adaptation d’Abdelatif Kechiche d’un roman de François Bégaudeau.
Nous sommes en 1994 et Amin (Shain Boumedine), un jeune Sétois monté à Paris pour écrire des scénarios, revient dans sa ville d’origine.
Il surprend son amie d’enfance Ophélie (Ophélie Bau) en pleine séance d’amour intense avec son ami Tony (Salim Kechiouche), gérant de plusieurs restaurants à Sète et en Tunisie.
Gênée après le départ de son amant, Ophélie finit par se montrer heureuse de son retour et lui fait promettre de ne rien dire de cette relation clandestine afin de préserver son futur mariage avec Clément, un marin embarqué pour de longues missions sur le Porte-avions Charles-de-Gaulle.
Amusé, Amin promet et taquine sa plantureuse copine.
A Sète, les choses vont très vite entre jeunes et Tony séduit deux jeunes Niçoises à la plage : la blonde élancée Céline (Lou Luttiau) et la brune bien en chair Charlotte (Alexia Chardard).
Le courant passe immédiatement avec Charlotte qui tombe sous le charme de beau parleur de Tony, tandis que Céline accroche sur le plus réservé Amin.
Invitées à son restaurant, les deux jeunes filles font la connaissance de la famille et des amis de Tony : sa mère (Hatika Karaoui) et la mère d’Amin (Delinda Kechiche) étant à la tête du restaurant.
Céline ne se montre aucunement indisposée par les avances de Kamel (Kamel Saadi) et Joe (Hamid Rami), les amis insistants de Tony, Joe l’invitant à danser et obtient même un baiser.
De toutes les filles, elle se montrera la plus désinhibée, oscillant entre attirance pour Amin et attirance/concurrence vis-à-vis de Ophélie.
Très en retrait, Amin va observer l’évolution de ses camarades, la grande désillusion de Charlotte, manipulée par le volage Tony et la peur d’Ophélie, pressée de question par les femmes, notamment la redoutable Camélia (Hafsia Herzi) la tante d’Amin.
Plages, boites de nuit, hôtels et plus rarement bergerie des parents d’Ophélie, rythment donc cette vie intense ou l’alcool coule à flot.
Finalement, Amin à qui Ophélie a promis de poser nu, retrouve Charlotte esseulée sur une plage de la ville et la raccompagne…
En conclusion, malgré son sujet initial, « Mektoub my love, canto uno » est un long, trop long film de 3h, dont les qualités stylistiques importantes célébrant la jeunesse vivant intensément dans le sud ne peuvent masquer la vacuité du scénario qui patine sur place.
On a ainsi l’impression que Kechiche est plus fasciné par la beauté des jeunes corps qu’il filme parfois crument, que par dérouler réellement l’histoire, comme en témoigne deux scènes à rallonge : la longue contemplation d’une naissance d’une brebis et une folle nuit dans une boite sétoise ou les corps féminins se déchainent sur fond d’horrible techno-dance des années 90.
Déception donc pour ce film pourtant à la base bien prometteur qui aurait pu ressembler à « L’année des méduses ».

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