J'embrasse pas (André Téchiné)
Sorti en 1991, « J'embrasse pas » est un film choc réalisé par André Téchiné.
Monté à Paris pour fuir son milieu rural pyrénéen, Pierre Lacaze (Manuel Blanc) prend contact avec Evelyne (Hélène Vincent) pour lui trouver un petit boulot à l’hôpital.
Pierre commence comme plongeur au service restauration mais désire percer dans sa véritable passion, le théâtre.
Il a cependant quelques difficultés pour mémoriser les textes complexes qu'on lui donne à travailler et commence à se frustrer.
Aidé par Saïd (Roschdy Zem) un collègue plongeur, il fréquente Romain (Philippe Noiret) un producteur à succès qui vit ouvertement son penchant pour les hommes.
Saïd lui avoue sans gêne se prostituer occasionnellement ce qui rebute Pierre.
Pourtant malgré l'appui d’Évelyne qui devient fugacement son amante, Pierre voit ses rêves de gloire se fracasser.
Il perd également son travail et finit dans une petit chambre d'un rez-de-chaussée sans chauffage.
Lorsque son frère de passage à Paris pour son service militaire lui rend visite, Pierre tente de donner le change mais ne parvient à le rassurer sur sa situation.
Il doit alors se rendre à l'évidence et commence à se prostituer au Bois de Boulogne. Assez étrangement, il s'épanouit dans ce nouveau mode de vie qui lui apporte liberté et une certaine aisance matérielle.
Mais il a du mal à assumer devant Romain qui tente de l'arracher à ce milieu.
Lorsque Pierre s'entiche d'Ingrid (Emmanuelle Beart) une prostituée comme lui, la situation dégénère et il reçoit une sévère correction des hommes de main de son mac (Christophe Bernard).
Tabassé et violé, Pierre ne revoit jamais Ingrid et s'engage dans l'armée chez les parachutistes.
Le film se termine sur sa sortie de la caserne, seul et une baignade dans la mer.
En conclusion, « J'embrasse pas » est un film fort inspiré de faits réels.
Révélation masculine de 1991, Manuel Blanc y incarne un jeune provincial naïf se faisant broyer par la dure réalité de la capitale parisienne.
Aujourd'hui quelque peu daté, « J'embrasse pas » conserve malgré le poids des ans, sa force originelle, illustrée par la justesse des acteurs (premiers et second rôles) pour aborder un sujet par essence tabou : la prostitution homosexuelle masculine.
Puissant ? Oui !
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