Borboletta (Santana)

 



Insatiable dans les années 70 comme tous les grands musiciens en activité dans cette époque non encore dévorée par les lois du marketing, Santana continue au rythme d’un album par an et sort « Borboletta » en 1974.

Avec sa pochette magnifiquement colorée, « Borboletta » débute par des bruits de jungle envoutants « Spring manifestations » pour mieux lancer « Canto de los flores » beau morceaux aux effets mélodiques soignées soutenu par de solides percussions.

Arrivée au chant de Leon Patillo sur « Life is new » titre doucereux aux paroles gnangnan que ne parvient pas à sauver le solo terminal du maitre, puis « Give and take » beaucoup plus puissant et dynamique qui vient effacer immédiatement la contre-performance du vocaliste.

Dans « One with the sun », Patillo revient à un style plus onctueux pour un nouveau morceau pop-soul dégoulinant.

Peu de plaisir également sur « Aspirations », son groove jazzy et son pénible saxophone omniprésent avant que Patillo « langue de velours » ne revienne sévir sur « Practice what you preach » mollasson et planant au possible.

La qualité du son de la guitare de Santana ne peut en aucun compenser le style nasillard de Patillo et ses paroles bas du front comme le démontrent « Mirage » mais lorsqu’on se détache enfin de l’irritant chanteur c’est pour mieux s’enfoncer dans les méandres du jazz expérimental avec « Here and now ».

Santana finit par se souvenir un peu tard de ses racines latines et avec l’aide du batteur brésilien Arto Moreira signe « Flor de canela » et « Promise of a fisherman » soignés et enlevés.

Pour finir le titre éponyme termine sur une ambiance de candomblé effrayante…

En conclusion, « Borboletta » est malgré ses ambitions un album pénible à l’écoute en raison principalement du choix hautement contestable de l’affreux crooner Leon Patillo au chant.

Très présent sur l’album, Patillo plombe une tripotée de titres, le reste finissant de s’auto-annihiler à grands coups de jazz cérébral, d’expérimentations folles et de saxo lâché dans la nature…

Complétement indigeste malgré sa jolie pochette et son introduction augurant pourtant  de belles promesses, « Borboletta » est donc à liquider à grands coups d’insecticides pour votre serviteur !

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