Delivering the black (Primal fear)

 


Fort du succès de « Unbreakable » je me suis logiquement rué sur « Delivering the black » de Primal fear, sorti en 2014 avec une formation identique à 2012 notamment vis à vis de la pair de guitaristes Magnus Karlsson/Alex Beyrodt aux cotés des habituels piliers du groupe de Matt Sinner.

Comme à leur habitude, nos Allemands ne se foulent pas beaucoup sur la pochette, un nouvel aigle métallique dans une ambiance cette fois infernale d’une grande pauvreté.

On débute par « King for a day » mid tempo heavy metal sans une once d’originalité mais obéissant à la traditionnelle efficacité du groupe avec riffs solides, solo de rigueur et refrains de bonne facture.

Plus travaillé vient ensuite « Rebel faction » à l’ambiance nerveuse et aux refrains grandioses sur lesquels Ralf Scheepers donne toute l’étendue de ses incroyables capacités vocales.

Primal fear ralentit la cadence et verse à présent dans la power ballade mélodique avec un certain savoir faire sur « When death comes knocking » qui s’étale tout de même sur près de sept minutes.

Retour aux muscles sur « Alive & on fire » mid tempo puissant et agréable à défaut d’être parfaitement inoubliable.

De manière plus étonnante, « Delivering the black » sensé être l’un des plus marquants, se montre sans éclat et réellement passe partout.

Cet état de faiblesse se poursuit sur « Road to asylum » lourd et sans âme, qui plonge l’auditeur dans un état d’inquiétude à présent.

Il faut donc attendre le dernier tiers de l’album pour rencontrer le premier authentique chef d’œuvre avec « One night to december » magnifique pièce épique de plus de neuf minutes sur laquelle riffs, orchestrations, solo et chant émotionnellement habité Scheepers se transcendent littéralement.

On revient en régime de croisière sur « Never pray for justice » qui déroule son heavy puissant et sans génie avant de trouver (enfin !) la ballade du disque « Born with a broken heart » sur laquelle la voix toujours impressionnante de Scheepers parvient encore à nous emmener en voyage.

Un final « Inseminoid » remet le coup de gaz conclusif sans que les quelques belles poussées vocales du chanteur ne parviennent à masquer l’ennui qu’il véhicule.

En conclusion, « Delivering the black » est une grande déception pour moi.

Album enchainé trop vite, aligné à la file avec le précédent, « Delivering the black » se repose trop sur les importants acquis des Allemands et ne montre aucune prise de risques ni originalité.

Le boulot est certes toujours correctement fait et l’auditeur amateur de heavy puissant et mélodique « à voix » en aura pour sa ration habituelle, mais à part « One night in december » rien ne viendra l’emporter, le faire vibrer comme sur les meilleurs compositions auxquelles nous avait habitué Primal fear.

Décevant donc, pour un groupe que j’apprécie et suis avec ferveur depuis la fin des années 90.

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