Mon nom est Personne (Tonino Valeri)
Pour ceux qui connurent les années 80, Terence Hill et son compère Bud Spencer furent des stars de films débiles parodiques, à base de western et de bonnes grosses bastons dans les bars.
Pourtant en 1973, Terence Hill joua sans son ami dans « Mon nom est personne » de Tonino Valeri avec comme suprême honneur l’ombre du maitre Sergio Léone planant sur le scénario.
Western original et décalé, « Mon nom est Personne » raconte dans les Etats Unis de la fin du XIX ième siècle, l’histoire d’un jeune cow boy facétieux se faisant appeler Personne (Terence Hill) qui suit pas à pas les exploits de son idole, le justicier Jack Beauregard (Henry Fonda).
Beauregard est un as de la gâchette à la réputation légendaire, cherchant à venger son frère Nevada abattu par son associé Sullivan (Jean Martin), pour exploiter seul une mine servant de couverture au recyclage de l’or volé par un groupe de bandits appelé la horde sauvage.
Le vieux cow boy endurci est tout d’abord agacé par cet encombrant admirateur et se méfie de lui, cherchant même à l’intimider en tirant à plusieurs reprise sur son chapeau dans le cimetière ou repose Nevada.
Mais rien n’y fait, Personne persévère, nourrissant dans son fantasme, l’idée folle d’un duel entre Beauregard et les 150 pistoleros de la horde afin de faire entrer la scène dans les livres d’histoire.
Personne est en réalité lui aussi un expert en arme à feu et dispose d’une rapidité exceptionnelle qui s’exprime lors de défis stupides dans les bars ou il ridiculise les meilleurs tireurs par son adresse à toucher des verres d’alcool en plein vol ou à gifler ses opposants avant même qu’ils ne puissent dégainer leurs armes.
Recherché par les hommes de Sullivan qui cherche à l’éliminer, Beauregard finit par accepter cette aide providentielle et ensemble les deux hommes tuent un groupe de tueurs en profitant du décor d’une fête foraine.
Beauregard finit par retrouver Sullivan et contre toute attente accepte de se faire acheter au lieu de venger son frère.
L’homme d’âge mur est en réalité las de cette vie de violence et ne rêve que de finir ses jours en Europe.
Profondément déçu par ce revirement, Personne manœuvre pour dérober le train que devait prendre son ami et s’arrange pour que la horde sauvage le retrouve afin d’engager le duel de ses rêves : Beauregard seul contre une multitude.
En réalité son idole est aidé par les explosifs dissimulés sous les selles des bandits, qui explosent à chaque tir de fusil, équilibrant de fait un peu plus les forces en présence.
Personne finit par faire monter Beauregard dans le train afin d’échapper aux pistoleros et lui annonce que sa vie finira dans un duel contre lui à la Nouvelle-Orléans.
Fidèle à sa réputation d’homme dur, Beauregard accepte le match typique des duels de western et est tué par Personne, le seul tireur plus rapide que lui.
La scène immortalisée par les photographes, fait immédiatement entrer Beauregard à la postérité mais contre toute attente, le vieux cow boy a été épargné par ce duel factice et peut en toute anonymat prendre un navire à vapeur pour gagner l’Europe.
En voix off, Beauregard conseille son ami Personne devenu en quelque sorte son héritier et soumis de fait aux mêmes tracas que lui avec les hommes de la horde à ses trousses afin de l’éliminer.
En conclusion, « Mon nom est Personne » est un western spaghetti atypique, qui sous des airs de parodies avec quelques gags purement hilarants, rend un hommage respectueux aux classicisme de ses années : les westerns américains.
Meilleur (seul ?) film de Terence Hill, « Mon nom est Personne » joue à merveille la complémentarité entre la fraicheur et l’insouciance du blond italien aux yeux bleus et la rudesse vieillissante d’un Henry Fonda toujours empli de prestance.
Lorsqu’en plus d’un scénario original et d’acteurs excellents, on réunit la splendeur des grands espaces des montagnes espagnoles et la musique fantastique d’un Ennio Morricone très inspiré, on obtient un magnifique divertissement à ranger parmi les westerns les plus rafraichissants qui soient.
A déguster donc de générations en générations !
Commentaires
Enregistrer un commentaire