L'arme à l'oeil (Ken Follett)

 


L’Écossais Ken Follett est l’un des plus gros vendeurs de livres contemporains, avec une spécialisation pour les romans historiques.

Sorti en 1978, « L’arme à l’œil » se concentre sur la Seconde guerre mondiale avec en toile de fond le débarquement des troupes alliées sur les cotes françaises.

En prélude à l’affrontement de masses, se déroule en 1944, une véritable guerre d’espions entre le MI-5, services secrets britanniques et l’Abwher, leurs homologues allemands.

L’enjeu pour les Anglais est de tromper les espions allemands présents sur l’ile en leur faisant croire à un débarquement dans le Nord de la France alors qu’il aura lieu sur les cotes de Normandie.

Mais le III ième Reich compte dans ses rangs un atout de taille, Henry Faber alias Die Nadel, l’aiguille, loup solitaire présent en Grande Bretagne et susceptible par ses compétences de découvrir la vérité et d’informer Hitler en personne qui cherche à vérifier par des preuves tangibles son intuition première face à des généraux plutôt enclin à tomber dans le piège tendu par les Anglais.

Détecté par le MI-5 après avoir tué sa logeuse qui l’avait par hasard découvert, Faber est poursuivi par l’inspecteur Fred Bloggs aidé de Percy Godliman un professeur d’histoire.

Les deux hommes tentent de le localiser, mais l’homme est prudent, mobile et surtout déterminé à tuer à l’aide de son arme favorite, un stylet aiguisé qui lui a valu son surnom.

La poursuite prend un tour dramatique lorsque Faber déguisé en observateur d’oiseau finit par découvrir les faux tanks et avions anglais disposés pour leurrer les reconnaissances aériennes et faire pencher la balance vers une attaque dans le Nord.

Redoutable, Faber tue cinq gardes territoriaux et abandonne la péniche qui lui servait de couverture.

Il fuit avec les clichés prouvant le supercherie montée par les Anglais, tentant de rejoindre l’Ecosse ou est sensé venir le chercher un sous marin allemand.

Traqué, Faber tue un nouvel agent anglais dans un train, se fait prendre en stop et gagne Aberdeen.

Malheureusement pour lui une terrible tempête éclate et provoque le naufrage du petit navire qu’il avait volé au port.

Echappant de justesse à la mort, Faber est récupéré blessé et épuisé sur une ile perdue en Ecosse, ou vivent avec leur fils Jo, David et Lucy, un couple perturbé par la guerre et un stupide accident de voiture qui a privé David de l’usage de ses jambes et de sa vocation de pilote de la Royal Air Force.

Considéré comme un naufragé, Faber est plutôt bien traité par le couple et donne habilement le change. Plutôt bel homme, il séduit Lucy en manque d’amour depuis le changement physique mais surtout psychologique de son mari.

Une relation se noue entre eux mais David finit par se douter de quelque chose, combinant jalousie et suspicion de la qualité d’espion du naufragé.

Une dispute éclate entre eux sur l’ile et un terrible combat s’engage.

Malgré son handicap, David utilise la puissance du haut de son corps, la jeep de l’ile et un fusil de chasse.

Il parvient à blesser Faber et manque même de le tuer avec la jeep, mais l’athlétique Allemand prend finalement le dessus, jetant l’infortuné mari du haut d’une falaise.

De retour et plutôt mal en point chez Lucy, Faber prétexte un accident de voiture mais finit lui aussi par éveiller les soupçons de Lucy qui fuit avec son enfant à l’autre extrémité de l’ile afin d’émettre un SOS.

La lutte à mort reprend mais Lucy tient bon, découvrant en elle des ressources inespérées.

Lucy envoie un SOS capté par une corvette qui met vite le duo Bloggs/Godliman sur la piste de l’espion et finit par tuer l’espion en le faisant lui aussi chuter d’une falaise.

Faber meurt, manquant son rendez vous avec le sous marin et échoue dans sa mission.

Le sort de la guerre est donc scellé.

En guise de gentil épilogue, Lucy épouse Bloggs qui une fois grand père raconte plus tard l’histoire à ses petits enfants.

En conclusion, « L’arme à l’œil » est un classique mais plaisant roman d’espionnage dans lequel Follett déploie tout son savoir faire habituel.

Guerre et histoire ne servent ici que de plaisantes toiles de fond pour bâtir un roman très bien mené dans lequel le personnage principal, voir le héros est bel et bien l’espion Allemand.

Solide, brillant et parfaitement maitrisé, « L’arme à l’œil » séduire donc les fanas d’histoires de Seconde guerre mondiale, sujet pour moi un peu trop rabâché et balisé pour faire du troisième roman de l’Écossais un véritable chef d’œuvre.

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