Aimer ce que nous sommes (Christophe)

Il faut encore attendre sept longues années pour retrouver la trace d'un nouveau disque de Christophe dans les années 2000, « Aimer ce que nous sommes » sorti en 2008.

Aux cotés de Christophe Van Huffel (guitare/basse/synthétiseur) et de Carmine Appice (batterie), Christophe entame cette nouvelle production avec une invitée de marque, Isabelle Adjiani en personne qui prete sa voix magique sur le très sensuel « Wo Wo Wo Wo » baigné d'une douce mélodie de synthétiseurs.

Puis « Magda » passe comme un rêve ensorcelant dans laquelle se mélangent sonorités électroniques et guitare électrique.

De facture plus classique, « Mal comme » déroule sa classe et sa beauté mélancolique avant que « It must be a sign » ne rebascule dans le mystérieux, hanté par la voix de la photographe Denis Colomb.

C'est un Christophe ému et tremblant qu'on retrouve sur « T'aimer fol'ment » habillé de touches orientales sur fond de guitare discrète, puis c'est presque avec gaieté que survient « Tonight, tonight, tonight » qui rappelle les compositions plus légères des débuts.

Difficile de résister au magnétisme hypnotique de « Panorama de Berlin » et on se laisse volontiers embarqué dans le voyage sensoriel de « Stand 14 ».

Expérimentations toujours avec  « Interview de... » mixant des paroles sur une alternance de guitare lourde et de sons électro, puis nouvelle immersion shamanique dans l'univers mental du chanteur avec « Odore di femina » au saxophone gémissant.

On revient à un format plus standard avec « Tandis que » avec une belle mélodie et des paroles superbes pour finir par deux titres « Parle lui de moi » trop geignarde et « Lita » superbe, pur et éthéré s'étalant sur plus de 8 minutes.

En conclusion, avec « Aimer ce que nous sommes » Christophe sort sans doute son album le plus fou, le plus aventureux musicalement...

Inclassable, ce long rêve planant embarque l'auditeur ouvert d'esprit dans un voyage sensoriel mêlant expérimentations, recherche permanente d'effets, le tout habillé de la « patte » du Maitre, Gand Shaman et Architecte Sonore en Chef.

Alors oui en 2008, Christophe était parti loin, loin très loin, bien loin, trop loin de ses succès populaires des années 60/70, mais on ne peut qu'éprouver le plus grand respect pour cette quête musicale sans fin sortant des sentiers battus.

Chapeau bas l'artiste !

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