Le désert des Tartares (Dino Buzzati)
Giovanni Drogo est un jeune lieutenant
qui découvre sa première affectation au fort Bastiani, un endroit
reculé situé dans une zone désertique près du « Royaume du
Nord ».
Il quitte sa famille et accompagné de
son meilleur ami Vescovi, chemine à cheval jusqu'à sa destination.
En chemin, il rencontre un capitaine
Ortiz, qui le guide et lui donne quelques informations.
La découverte de Bastiani est un choc
pour Drogo qui a vécu toute sa vie à la ville.
Sa première réaction est de demander
immédiatement sa mutation mais le commandant Matti parvient à force
de persuasion à le convaincre de rester quatre mois avant de partir
pour raisons de santé.
Drogo accepte et peu à peu se coule
dans la vie monotone et austère du fort.
Il n'y a pas grand chose à faire en
réalité à part se plier à l'exigence routine militaire constituée
d'appels et de tours de gardes.
Drogo découvre que beaucoup d'hommes
sont ici depuis plus de dix ans et semblent résignés à rester ici
toute leur carrière.
Une légende habite le fort, celle d'un
jour d'une invasion des Tartares, « ceux du Nord » qui
briserait l'ennui et l'attente d'un ennemi invisible.
A force de fixer l'infini sauvage et
désertique, Drogo finit lui aussi par y croire.
Happé par le charme mystérieux et
vénéneux du fort, il refuse sa mutation au bout de quatre mois et
reste.
Les mois suivent les semaines, puis les
années dans le même enfermement.
Deux drames viennent marquer ce
séjour : l'exécution de Lazzari soldat sorti imprudemment pour
chercher un cheval qui pensait être le sien et incapable de donner le
mot de passe pour entrer, puis la mort du lieutenant Angustina, poussé
à la limite de ses capacités par une marche de reconnaissance
commandée par le capitaine Monti qui le haïssait.
Après 4 ans pourtant, Drogo pense
avoir gagné le droit de partir mais son entretien avec un général
lui prouve qu'il a été dupé par sa hiérarchie et par ses
camarades, qui en secret ont manœuvré pour prendre sa place.
Il comprend alors qu'il va devoir
rester toute sa vie à Bastiani et après une courte période de
révolte, finit par l'accepter.
Sa jeunesse est passée, il se rend
compte qu'il n'est plus adapté à la vie en ville et que ses
meilleurs amis lui ont tourné le dos, tous occupés à fonder une
famille et bâtir une carrière dans la vie civile.
Devenu commandant et homme d'age mur,
Drogo a une dernière poussée de fièvre lorsque Simeoni lui annonce
l'arrivée de cette « fameuse » invasion du Nord, qui
n'est en réalité que la fin de l'achèvement d'une autoroute.
Malade, Drogo ne peut rester au fort et
est évacué, poussé de force par Simeoni à qui il a finit par
faire de l'ombre.
Affaibli, Drogo échoue dans une maison
de repos en ville et sait que la mort l'attend...
En conclusion, « Le désert des
Tartares » est un livre austère, étrange, profond à
l'indéniable portée philosophique.
Comme beaucoup de jeunes de son age,
Drogo n'a tout simplement pas conscience du temps qui passe, voit un
horizon infini de possibilités devant lui et ne voit pas le piège
qui se referme lentement, insidieusement sur lui.
Englué dans une routine absurde
gouvernée par un règlement rigide et une croyance permettant de ne
pas virer à la folie, Drogo se laisse capturer par l'attraction
maléfique du Fort.
Tel un papillon pris dans une toile
d'araignée, il comprend trop tard son erreur et n'a ensuite plus la
force nécessaire pour la corriger.
Rester s'impose donc comme une
évidence.
Je considère donc « Le
désert des Tartares » comme une dure leçon afin de ne pas
gaspiller son temps et son énergie, car la vie a rapidement fait de
se refermer sur la jeunesse insouciante.
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