Pas vu, pas pris (Christophe)

Les années 70 sont finies et Christophe doit alors négocier le difficile passage aux années 80 avec « Pas vu, pas pris » en s'entourant de nouveaux musiciens : le guitariste, Buzzy Feiten, le claviériste Neil Larsen et batteur François Auger.

Ne vous fiez pas à se pochette légère et estivale, « Pas vu, pas pris » débute par un rock pur et dur « Agitation », merveilleuse ode aux mauvais garçons que n'aurait pas reniée Ac/Dc.

On reste dans la même lignée avec « Méchamment rock 'n roll » mid tempo marqué par le superbe jeu de guitare de Feiten.

Mais la mélancolie de Christophe n'est jamais bien loin et s'exprime magnifiquement dans la ballade pleine de poésie« Les tabourets de bar ».

Le fauve ressort ses griffes acérées sur « Le fou garou » puis nous renverse encore sur « Minuit boul'vard » nouvelle poignante ballade sur le monde de la nuit, grande source d'inspiration.

Gros riff et bagout rock sur « Pas vu, pas pris »,puis on relâche la pression avec « Je m'vois beau » doté d'un texte ciselé et amusant pour terminer en beauté avec une nouvelle chouette ballade au goût de vacances « L'Italie ».

En conclusion, très sous-estimé, « Pas vu, pas pris » est un excellent album à composante majoritaire rock dur qui sait également varier pour insuffler la touche mélodique, sensible et délicieusement triste de Christophe.

On pense parfois au timbre de Daniel Balavoine sur des riffs de Téléphone, mélange de qualité en terme de musique française des années 80.

Même si après ce disque, Christophe ne produira plus rien de neuf pendant 16 longues années et sombrera dans un oubli relatif, « Pas vu, pas pris » mérite le détour et éclabousse de toute sa classe ce début des années 80.

Passer à coté, serait à mon sens une grave erreur !

Commentaires