Batman : secrets (Sam Kieth)
Poursuite du cycle comics avec « Batman : secrets » de Sam Kieth (scénario/dessins).
Sorti en 2007, « Batman : secrets » reprend la trame classique de la dualité entre Batman et Joker pour montrer que le célèbre psychopathe a été une nouvelle fois libéré après avoir été jugé comme réinserable dans la société.
Faisant amende honorable, le Joker multiplie les émissions télévisées pour communiquer sur un livre qu’il a écrit au titre de thérapie.
Mais derrière cette stratégie se terrent les bas instincts du prédateur qui enlève Déborah Parisi, la présidente du comité de probation qui l'a jugé apte à sortir de prison et l’assassine sauvagement sous les yeux effarés et impuissants de Batman.
Lors de l’explication musclée qui en découle, Batman est photographié par un couple de voisins qui a pour idée d’envoyer à la télévision un cliché compromettant donnant l’impression qu’il agresse le malheureux Joker.
Mooley un patron de presse influent, de surcroit ami d’enfance de Bruce Wayne, subit la pression du Joker, qui sait visiblement qu’il a construit sa renommée de journaliste sur un mensonge et finit par diffuser le cliché accusateur.
Le Joker exploite intelligemment la situation et élimine sans remord le couple, en tentant de plus une odieuse mise en scène ou sa maitresse Terry Ammons, l’assistante de Parisi, se déguise grossièrement en Batman pour faire croire à de nouveaux meurtres du justicier masqué.
Tombée sous le charme du Joker, Ammons qui ignore ses capacités quasi surnaturelles de manipulation, n’a pas hésité à tout plaquer pour lui et à lui livrer sa chef.
Mais cette fois la manipulation du Joker, bien trop grossière ne trompe personne, ce qui pousse le psychopathe à aller plus loin en tabassant Ammons à coup de barre de fer et après avoir été légèrement tabassé préalablement.
Batman ne tombe pas dans cette nouvelle provocation et entreprend un face à face intense avec son ennemi en refusant tomber dans ses redoutables jeux psychologiques.
Finalement ébranlée par l’inconstance de son compagnon et par sa terrible violence l’ayant conduit à un séjour à l’hôpital, Ammons se rebelle contre le Joker, le braque et le trahit en fournissant à Batman des preuves de son implication dans le meurtre du couple de voyeurs.
Requinqué par cette preuve, Batman intervient juste à temps pour empêcher le Joker de torturer et tuer Mooley et Ammons dans une étrange mise en scène sur fond d’alunissage.
Une fois le Joker neutralisé, Batman pratique un troc de secrets avec lui, comprenant qu’il a tué Parisi car elle l’avait vu à nu et vulnérable, et lui donnant en échange une information en apparence sans valeur : la mort d’un canard sauvage tué enfant avec Mooley.
C’est donc un Joker torturé psychologiquement que Batman livre aux autorités, obtenant une grâce pour Ammons en raison de son retournement et de son statut de victime des effets pervers du Joker.
Le récit se termine en montrant un Mooley soulagé d’avoir avoué face à la caméra le mensonge qui lui a valu le prix Pulitzer.
En conclusion, « Batman : secrets » a comme un gout de déjà vu en surfant sur les rapports étroits et presque fusionnels entre le héros et son ennemi, le fascinant Joker aux personnalités multiples, passé maitre dans l’art du chantage et de la manipulation.
Si l’originalité n’est donc pas la qualité première du récit de Keith, on appréciera en revanche la critique acerbe des médias centrés sur l’information en temps réel et par le gout du sensationnel, sans travail critique ou analyse suffisante vis-à-vis du sujet traité.
Autre qualité non négligeable de l’œuvre, le graphisme à la fois sombre et créatif avec une succession de motifs visant à souligner les délires schizophréniques d’un des criminels les plus fascinant de DC comics.
Appréciable sans doute à défaut d’être génialement novateur.
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