Téhéran tabou (Ali Soozandeh)

 



Sorti en 2017, « Téhéran tabou » est un film d'Ali Soozandeh.

Utilisant le procédé particulièrement novateur de la rotoscopie, « Téhéran tabou » raconte plusieurs histoires entrelacées dans le quotidien de la capitale iranienne.

Babak (Arash Marandi) un musicien underground de la ville est harcelé par Donya (Negar Donah Alizadeh) une fille à qui il a fait l'amour dans les toilettes d'un club underground et qui lui réclame une couteuse opération pour retrouver sa virginité et ainsi honorer son futur mari.

Sans argent, Babak se débat, aidé par son ami Punter (Farhad Abadinejad) pour réunir la somme permettant de réaliser une opération clandestine, tandis que Pari (Lilli Novi) une femme isolée avec un mari en prison, est contrainte par un juge influent (Hasan Ali Mete) influent à se prostituer pour aider son jeune garçon à survivre.

Installée dans un bel appartement résidentiel par son protecteur, elle fait la connaissance de ses voisins, issus d'une famille traditionnelle, en leur disant être infirmière.

Sara (Zar Amir Ebrahimi) la femme du couple, est frustrée, empêchée d'exercer le métier de professeur de littérature par son son mari qui ne désire d'elle que des enfants.

Sara sympathise avec Pari qui la dévergonde et un canular téléphonique fait au gardien Ahmad (Payam Madjlessi) tourne mal, celui-ci faisait tracer l'appel jusqu'à remonter jusqu'à Sara.

Alors que Donya découvre que Babak a finalement utilisé l'argent pour fuir le pays, Pari lui vient en aide et lui paye un billet de retour pour échapper aux trafiquants qui voulaient en réalité la vendre vierge à un réseau de proxénètes basé au Golfe.

Déshonorée, répudiée par son mari, Sara perd l'esprit et se suicide en sautant du toit de son immeuble...

En conclusion, « Téhéran tabou » est tout d'abord une surprise visuelle, tant le procédé novateur de ce film d'animation enchante, mais rapidement le fond prend le pas sur le forme et l'histoire se déployant autour de plusieurs personnages plutot communs de Téhéran captive.

Le scénario est prenant et Soozandeh décrit à merveille le poids des interdits religieux et moraux qui pèsent sous les femmes, qui vivent sous la coupe, notamment juridique des hommes.

La sexualité est également présente, quitte à heurter certains esprits prudes, et le destin de Sara, la femme lettrée, malheureuse et frustrée, prend aux tripes...

Brillant et surtout courageux sur le fond, « Téhéran tabou » est éblouissant sur la forme et constitue un des plus belles réussites cinématographiques des années 2010 !

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