Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles (Yves Ternet)

 


Sorti en 2015, « Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles » est un petit roman policier d’Yves Tenret.

« Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles » met en scène Walter, un vieux prof de technologie du treizième arrondissement de Paris, qui après avoir perdu son emploi et avoir été mis dehors de l’appartement qu’il partageait avec sa jeune compagne Léa, est contraint de trouver refuge chez un ami du quartier de la Butte-aux-Cailles, César dit le Gros en raison de son physique imposant.

A la dérive et victime d’un fort penchant pour l’alcool qu’il écluse dans les bistrots de ce petit quartier excentré et atypique de Paris, Walter prend de plein fouet l’annonce de la mort d’un des amis, ce qui porte à quatre les disparitions proche de son cercle intime.

Il en vient à soupçonner progressivement César, seul point commun entre toutes ses morts en apparence décorrélées, un guitariste gitan victime d’un accident de voiture, un intellectuel torturé mort d’une mystérieuse maladie et deux artistes jouisseurs.

Discrètement, Walter qui n’a pas grand-chose à faire de ses journées, espionne son ami, qui partage son temps entre séances à la salle de gym et petits trafics dans le quartier.

Un massacre brutal dans un salon de massage asiatique vient donner un brutal coup de projecteur sur cet endroit jadis mal famé, devenu aujourd’hui un repaire à bobos.

Les conversations s’échauffent au bistrot « Aux barreaux » dans lequel Walter retrouve ses dernières connaissances.

L’une d’entre elles, une coréenne nommée Park Yun va lui servir de porte d’entrée dans la communauté asiatique entassée dans le triangle des tours compris entre le boulevard Massena, l’avenue de Choisy et l’avenue d’Ivry.

Marc Palowski, un polonais spécialiste des questions asiatiques vient compléter les jugements à l’emporte pièces de la Coréenne, en aidant Walter à décrypter les codes en usage chez les Asiatiques de Paris 13, avec les commerces, les tripots clandestins et enfin les salons de massages ou sévissent des prostituées.

Walter arpente la fameuse dalle des Olympiades, symbole de l’opacité de la communauté asiatique avec son enchevêtrement de galleries et ses établissement spécialisés ou tout ou presque est écrit en chinois.

Nanti d’un simili de verni sur les codes en vigueur, Walter questionne ensuite César qui commence par lui raconter une histoire de guerre des gangs pour le contrôle d’un nouveau centre d’aide aux personnages âgées à la Poterne des Peupliers, puis de mateur de masseuses, puis de fil en aiguille finit par craquer en lui révélant être un dealer d’anxiolytiques et de coupes faim pour ces dames des salons.

Ceci conforte les observations de Walter sur les trafics de César auprès des petits jeunes de sa salle de musculation auxquels il fournit des produits interdits destinés à se développer de manière spectaculaire.

Mais la véritable révélation intervient lorsque Walter presse son ami sur son implication dans les morts de leurs proches, ce qui le conduit à avouer qu’il les a tué parce qu’il pensait qu’il ne supportait pas de les voir dériver et que la mort lui paraissait préférable.

Après ce terrible aveu, César est arrêté et emprisonné à la prison de la Santé.

Redevenu plongeur dans un restaurant, Walter retrouve sa femme Léa, son fils, son appartement et un semblant de stabilité dans sa chère Buttes-aux-Cailles.

En conclusion, « Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles » est un tout petit roman à l’intrigue trop faible pour tenir en haleine le lecteur.

Avec désinvolture, Tenret livre en pâture à ses lecteurs une histoire de meurtres en format réduit, accumulant un ramassis de clichés sur les Asiatiques du 13 ième arrondissement.

Même si le style très titi parisien de cet auteur pourra plaire aux amateurs d’argot, je l’ai pour ma part trouvé particulièrement dépassé en 2015.

Polar parisien paresseux, maladroit et malencontreusement déjà daté dans sa forme, « Coup de chaud à la Butte-aux-Cailles » ne mérite pas selon moi de s’y attarder…

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