Daredevil, l'intégrale 1983 (Franck Miller, Denny O'Neil, David Mazzuchelli)

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Après 1982, Daredevil doit faire face au plus grand drame de sa vie, la mort de sa bien aimée, Elektra tuée au cours d’un sanglant combat avec son pire ennemi le Tueur.

La suite des aventures de l’Homme sans peur est ainsi compilée dans « Daredevil, l’intégrale 1983 » dont la majeure partie est toujours dessinée et scénarisée par Franck Miller avant que celui ci ne passe la main en douceur à d'autres.

Cette fois, l’auteur se recentre sur un personnage féminin jusqu’alors considéré comme un faire valoir, Heather Glenn, fiancée de Matt Murdock et héritière d’une grosse société appelée Glenn Industries.

Heather sollicite l’aide de Foggy Nelson l’avocat associé de Murdock contre le conseil d’administration de son entreprise qui réalise des ventes d’armes illicites en cheville avec le Caïd.

Bien entendu Daredevil aide en sous main l grassouillet Foggy qui s’aventure sur le terrain dangereux des voyous de haut rang.

Cette aventure est rendue inhabituellement comique par le fait que Foggy est persuadé d’avoir mis à mal tout seul les plus dangereux tueurs du Caïd.

Glenn Industries a beau engager le ridicule Homme échasse, Daredevil écarte toutes les menaces et son alter égo Murdock parvient à prouver que Heather n’est pour rien dans les malversations de Glenn Industries.

Mais la joie d’Heather sera finalement de courte durée puisqu’elle découvrira que Murdock ne souhaite pas l’épouser.

Puis l’histoire prend une tournure plus dramatique avec le dérèglement de ses super sens et l’infection de son ex amie Natacha Roumanov alias l’agent gouvernemental la Veuve noire par un poison foudroyant inoculé par les tueurs de la Main en tentant de les empêcher de dérober le cadavre de Kirgi.

Alors que la Veuve noire désespérée le cherche en vain, Daredevil retourne voir son mentor aveugle Stick afin de résoudre son problème.

On découvre ensuite que le vieux Stick est à la tête d’une confrérie de maitre ninja qui menacée par la Main.

L’increvable Kirgi est alors ressuscité pour éliminer Stick et Daredevil complètement replié sur lui-même doit alors se faire violence pour sauver son maitre en danger de mort.

Après éliminé Kirgi à l’aide des maitres alliés de Stick, Daredevil retrouve Natacha dont le corps est en passe de se dissoudre.

Mais les talents de guérisseurs des maitres alliés de Stick permettent de lui éviter la mort juste à temps pour affronter les tueurs de la Main revenus en nombre terminer leur sombre besogne.

Stick accepte de dissoudre son enveloppe corporelle pour les éliminer.

Daredevil découvre alors les véritables intentions de la Main, ressusciter Elektra pour remplacer Kirgi pour le titre de tueur suprême.

Miller peut donc nous replonger à loisir dans le passé d’Elektra, sa quête après la mort de son père de maitrise corporelle et spirituelle, son éviction par Stick puis son enrôlement au sein de la Main ou elle reçut sa formation de tueuse.

Daredevil est alors contraint de pactiser avec le Caïd pour trouver le repaire de la Main et les attaquer à l’aide de la Veuve noire et Stone le dernier survivant des maitres alliés de Stick afin d’empêcher le processus de régénération d’Elektra.

Mais toujours amoureux de la jeune tueuse, Daredevil ne peut se résoudre à l’empêcher de se réveiller.

Par son toucher il parvient à la guérir de l’emprise de la Main et évite à Stone de la tuer à nouveau.

Miller signe alors son dernier épisode par une ultime rencontre entre le Tireur cloué sur son lit d’hôpital et Daredevil qui lui raconte une étrange histoire d’un enfant l’ayant pris pour modèle et devenu par la suite perturbé psychologiquement.

Par la suite, Denny O’Neil prend la relève pour les scenario avec David Mazzuchelli au dessin pour des aventures moins palpitantes marquées par le suicide de Heather Glenn incapable de supporter sa rupture avec Murdock, et une énième rechute du Gladiateur contraint de commettre des vols pour sauver la vie de son amie Betsy Beatty retenue en otage par des gangsters.

Le dernier épisode, très étrange, voit Miller revenir associé à John Buscema pour un hommage appuyé à « L’équipée sauvage » ou Daredevil se mue en blouson noir solitaire pour laver les péchés d’une petite ville de la campagne dont les habitants ont massacré le shériff.

En conclusion, « Daredevil, l’intégrale 1983 » est marqué par une chute sensible d’intensité dans les intrigues comme si Miller arrivait à la fin de son parcours.

Les démêlés avec la Main finissent par lasser et on peut se demander si il n’est pas trop tôt pour faire revivre Elektra une année à peine après son assassinat.

Bien entendu il reste l’exploration du passé d’Elektra, les doutes de Daredevil quand à son exemple pour la jeunesse, l’atmosphère crépusculaire et la beauté graphique du style de Miller mais ceci ne suffit pas à sauver une intrigue en déclin.

Les successeurs de Miller s’en sortirons honorablement sans jamais parvenir aux monuments d’intensité atteints par le maitre incontesté de ce personnage.

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