Solitude, dominance, tragedy (Evergrey)

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Coup de projecteur sur Evergrey, groupe de heavy metal suédois relativement méconnu et dont le style influencé par le rock progressif et le gothique, reste assez difficile à classer.

Sorti en 2001, « Dominance, solitude, tragedy » est le second album des suédois après des débuts en 1997.

On retrouve ici Tom Englund au chant/guitare, Dan Bronell à la seconde guitare, Daniel Nojd à la basse et Patrick Carlsson à la batterie.

Avec sa pochette énigmatique fleurant bon les tragédies du théâtre classique, « Dominance, solitude, tragedy » débute par le poignant « Solitude » ou le groupe déploie un saisissant mélange de puissance contenue, d’élégance et de majesté porté par la voix rauque et émouvante de Englund.

La musique d’Evergrey semble en effet combiner puissance, mélodie et tristesse pour créer un style unique.

L’aspect grandiloquent est mis en avant sur « Nosferatu » aux refrains rehaussés de chœurs épiques.

Par contraste,  « The shocking truth » apparait plus calme, plus posé avec néanmoins ce qu’il faut de grandeur dans la présence de claviers omniprésents et d'une voix off un brin désabusée en soutien.

Une première baisse de niveau se fait sentir avec « A scattered me » trop linéaire et sans surprise malgré un niveau de puissance toujours élevé.

Même si « She speaks to the dead » améliore les choses par son mélange de riffs lourds, de solo lumineux contrebalançant des claviers froids et apaisants comme la mort, l’auditeur reste un tantinet sur sa faim devant cette puissante machine à débiter du riff au kilomètre.

Le constat est similaire avec « When darkness falls » grande démonstration du son Evergrey, grandiose, étincelant mais également peu aéré et manquant parfois de liant.

Mais le groupe parvient enfin à exploiter tout le potentiel qu’on ressent à travers lui et à trouver la grâce sur la ballade « Words mean nothing » ou la voix de Englund se fait déchirante d’émotion.

Ce moment d’accalmie est cependant de courte durée et Evergrey ne peut s’empêcher dans la dernière ligne droite une nouvelle démonstration de puissance sur un « Damnation » aussi dense que fatiguant avant un « The corey curse » plus équilibré entre force et finesse.

En conclusion, malgré quelques défauts notamment un style un peu stéréotypé « Dominance, solitude, tragedy » constitue néanmoins la révélation de la construction musicale d’un nouveau groupe alors prometteur.

Evergrey est indéniablement un groupe de heavy metal avec tout ce que cela comporte d’agressivité et de puissance mais panache sa force de frappe dans la construction de structures alambiquées ou les riffs plus progressifs s’entremêlent à des claviers plus subtils.

Le résultat produit est vigoureux avec une forte propension à la grandiloquence caractéristique que je goute en général assez peu en musique.

Le talent du groupe est certes indéniable avec une belle qualité au niveau des guitares et surtout la voix virile mais triste de Englund mais Evergrey ne l’exploite pas suffisamment pour moi en répétant trop fréquemment des structures généralement très chargées.

Dommage....

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